Voir aussi : gauché

Français modifier

Étymologie modifier

(Vers 1225) Mot d’origine vieux-francique[1] → voir gauchier en ancien français pour des explications détaillées. Son essor au quinzième siècle en remplacement de senestre reste difficile à expliquer[2].
D'après une autre hypothèse, ce mot proviendrait de Gallicus, "Gaulois", synonyme de maladroit, peu soigneux. Il serait issu du provençal. Les colonisateurs romains auraient parlé avec commisération de la gallica opera, le travail gaulois[3]. Selon les lois de la phonétiques : gallicà > *gàlca > *gàlkya > *galtche et gauche.
Cependant, de telles altérations auraient laissé de nombreuses traces phonétiques et linguistiques, et rien ne permet d'expliquer pourquoi le gallica opera se serait mis à signifier "gauche" ou "gaucher". Il n'y avait pas plus de gauchers chez les Gaulois qu'ailleurs, et les Gaulois ne déméritaient pas, notamment en orfèvrerie et en travail du bois. Les origines germaniques du mot sont bien plus probables[1], et elles recoupent d'autres origines du mot gauche dans plusieurs langues. Ainsi, le mot gauche a souvent pour origine des mots qui signifient trembler, courbe, plier, montrant la "faiblesse" de la main gauche par rapport à la main droite.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
gauche gauches
\ɡoʃ\
 
Une main gauche (1).
 
Le côté gauche (1) de ce personnage est au côté droit du tableau.

gauche \ɡoʃ\ masculin et féminin identiques

  1. Qui se trouve du côté ouest quand on fait face au nord (dans le cas où on parle de soi, car on utilise cet adjectif en adoptant le point de vue de la personne dont on parle). Qui se trouve du côté de son cœur pour la majorité des êtres humains, ou encore du côté opposé à celui de la main qui sert à écrire chez la majorité
    • […] tous tenaient à la main droite ou des épées, ou des piques, ou des arquebuses, et quelques-uns, à la main gauche, des flambeaux qui répandaient sur cette scène un jour funèbre et vacillant […] — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VII)
    • J'ai à la main gauche un mange-disques sur lequel nous écoutons un quarante-cinq tours de Barry White et un autre de Guitar Boogie. — (Azouz Begag, La guerre des moutons, éd. Fayard, 2008, p. 91)
  2. (Architecture) Qualifie la partie d’un bâtiment où l’on distingue deux parties, dont l’une répond au côté droit de l’homme, adossé à la façade du bâtiment, et l’autre au côté gauche.
    • L’aile gauche d’un bâtiment.
  3. (Militaire) Qualifie la partie d’une armée, d’une troupe qui se trouve du côté gauche dans le sens de la marche vers l’ennemi.
    • L’aile, le flanc gauche d’un bataillon, d’un peloton, d’une armée.
  4. Qualifie la rive d’une rivière du côté gauche de celui qui en descendrait le cours.
    • La rive gauche du fleuve.
  5. Partie, de l’extrémité d’un objet qui répond au côté gauche du spectateur placé en face.
    • Les figures qui occupent le côté gauche, la partie gauche du tableau.
  6. (Sens figuré) Qui est gêné, contraint, sans grâce.
    • Du même âge qu’elle, il était cependant d’une étonnante puérilité, et Okané, tout en étant reconnaissante de sa gentillesse, s’amusait parfois de son comportement timide et gauche. — (Genjirō Yoshida, La Femme de Seisaku, traduit par Hiroto Kano et Ana Lazarée, édition Stalker, 2007, page 11)
    • Ce grand garçon est bien gauche. — Un air, un maintien gauche. — Des manières gauches.
  7. Qui est maladroit.
    • Cet homme est gauche dans tout ce qu’il fait.
  8. Qui est de travers, mal fait, mal formé ou qui a cessé d’être rectiligne.
    • La taille de cette pierre est gauche. Cette partie de la toiture est gauche. Cette pièce de bois est gauche.
  9. (Minéralogie) Qualifie aussi certaines formes cristallines dissymétriques et non superposables.
  10. (Mécanique) Qualifie une surface qui n’est pas plane, comme par exemple une tôle pliée ou une face bombée.

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
gauche gauches
\ɡoʃ\
 
Le fruit de gauche est plus petit.
 
Votre gauche se trouve dans la direction indiquée.

gauche \ɡoʃ\ féminin

  1. Tout ce qui est à gauche de quelque chose ou quelqu’un.
    • À sa gauche et à sa droite, deux minuscules galeries dessinaient les bras de croix d’un petit transept. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    1. (Par ellipse) Main gauche.
      • Tu écris avec la gauche ?!
    2. Le côté gauche.
      • S’asseoir à la gauche de quelqu’un. Pour arriver à cet endroit, il faut prendre sur sa gauche, sur la gauche.
    3. (Militaire) La partie gauche d’un bataillon, d’une armée.
      • Ce corps de cavalerie formait la gauche, l’extrême gauche. Il appuya sa gauche à un marais.
  2. (Politique) Terme regroupant divers courants politiques manifestant un attachement à certaines valeurs comme l’égalité, la fraternité, la solidarité, le progrès, et leur donnant la priorité par rapport à la liberté économique, ainsi nommé car ses représentants ont historiquement siégé à gauche de l’assemblée (en France).
    • Les apostrophes injurieuses, les interpellations violentes des réactionnaires, interrompirent cent fois les discours des orateurs des gauches. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • La gauche « qui ne sait plus ce qu’elle veut » ne se contente plus de se taire, mais prend l’habitude de faire sien le grand discours de régression d’une droite dont elle envie la bonne santé, d’une droite à l’entrain réactionnaire communicatif. — (Élisabeth Guibert-Sledziewski, Une culture de régression, dans Flash sur la droite, Raison présente n° 88, p. 115, 4e trimestre 1988)
    • Ce souci de la justice sociale appartient justement au cours le plus intérieur de l’histoire de la gauche ; or, après trois décennies d’hégémonie idéologique néolibérale et de pari sur la main invisible du marché, les retombées délétères du capitalisme de casino et l’effilochage du lien social qu’il entraine semble redonner, au moins sur une partie de la scène académique, une nouvelle actualité à ce souci. — (Alexis Lacroix, Quand le justice sociale redevient une idée neuve, dans Marianne, n°665, du 16 janvier 2010)
    • Mais ce que disent ces hommes de gauche, une fois libérés des pesanteurs de l’appareil, n’est rien d’autre que ce que la droite soutient… — (Ivan Rioufol, Le gouvernement, condamné à agir, Les blogs du Figaro, 25 juin 2010)
  3. (Linguistique) Direction vers le début d’une phrase.
    • Ce que j’ai essayé de faire apparaître, c’est : (i) que le syntagme nominal qui peut être déplacé vers la droite ne peut pas être déplacé vers la gauche, (ii) […] — (Michael Herslund, Carl Vikner, Ole Mørdrup et Finn Sørensen, Analyses grammaticales du français, 1983)

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
gauche gauches
\ɡoʃ\

gauche \ɡoʃ\ masculin

  1. (Boxe) Coup porté avec le bras gauche.
    • Un direct du gauche, un crochet du gauche.
  2. (Métallurgie) Pièce qui subit une torsion.

Antonymes modifier

Forme de verbe modifier

Voir la conjugaison du verbe gaucher
Indicatif Présent je gauche
il/elle/on gauche
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je gauche
qu’il/elle/on gauche
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
gauche

gauche \ɡoʃ\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de gaucher.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de gaucher.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de gaucher.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de gaucher.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de gaucher.

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

  • gauche sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

  1. a et b « gauche », Larousse.fr, Éditions Larousse
  2. « gauche », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  3. LANLY (André) L'étymologie de gauche. Confidences étymologiques, Presse Universitaire de Nancy (2005), pp. 31-34.