Français modifier

Étymologie modifier

Dérivé de gracieux, avec le suffixe -ité.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
gracieuseté gracieusetés
\gʁa.sjøz.te\

gracieuseté \ɡʁa.sjøz.te\ féminin

  1. Manière aimable d’agir envers quelqu’un.
    • À l’aspect du char, le peuple poussa des cris de joie, qui redoublèrent lorsque, le char s’arrêtant sur la grande place du palais, on en vit descendre la reine Aimée, un peu vieillie sans doute, mais toujours jolie et gracieuse ; le prince Merveilleux, dont la beauté et la grâce étaient rehaussées par la richesse de ses vêtements, éblouissants d’or et de pierreries : c’était encore une gracieuseté de la fée. — (Comtesse de Ségur, Ourson, dans Nouveaux contes de fées, 1856)
    • — M. le vicomte a poussé la gracieuseté jusqu’à accepter l’écarté, parce que j’y suis d’une certaine force. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
    • En Laponie, le père de famille tient à honneur que sa fille soit l’objet de toutes les gracieusetés dont peut disposer le voyageur admis à son foyer. — (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, Calmann Lévy, 1893, page 2)
    • Madame Hanson a la gracieuseté de nous apporter des fleurs, la chose la plus précieuse qu'elle puisse nous offrir sous ce triste climat; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 34)
  2. (Vieilli) Façon de se tenir ou de se mouvoir avec grâce.
    • A Augsbourg, dit-il, c'était alors la coutume que deux personnes, vêtues de longs manteaux rouges doublés d’hermine, ouvrissent le bal et exécutassent un menuet fort lent, une espèce de pavane, avec force révérences et gracieusetés. — (« Vie privée des Allemands au seizième siècle », traduit d'un article du Foreign quaterly Rewiew, dans la Revue britannique: Choix d'articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne, 3e série, tome 1, année 1833, Bruxelles : chez J. P. Meline, page 110)
  3. Ce que, par bonne grâce on donne à quelqu’un au-delà de ce qu’on lui doit.
    • Et alors, tandis qu’ils se tenaient debout dans le hall d’entrée à prendre leurs gants jaunes dans la coupe sur la table en malachite et que Hugh offrait à Miss Brush avec une politesse tout à fait superflue un vieux ticket de théâtre ou autre gracieuseté, qui lui faisait horreur au fond du cœur, elle en était devenue rouge brique, Richard se tourna vers Lady Bruton, le chapeau à la main, et lui dit : « Nous vous verrons ce soir à notre réception ? » — (Virginia Woolf. Mrs. Dalloway, 1925. Traduction de Marie-Claire Pasquier, version parue dans la Bibliothèque de la Pléiade. Folio classique, Gallimard, 1994, pages 207-208)
    • S’il me sert bien dans cette affaire, je lui ferai quelque gracieuseté.
  4. (Par extension) Présent offert pour corrompre.
  5. (Ironique) (Familier) (Au pluriel) Injures méchantes.

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier