grasse matinée

Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Composé des mots grasse et matinée, la matinée est appelée ainsi parce qu’inactive et donc génératrice de graisse (ou non-éliminatrice).

Locution nominale modifier

Singulier	Pluriel
grasse matinée	grasses matinées
\ɡʁas ma.ti.ne\

grasse matinée féminin

Matinée qui se prolonge au lit après l’heure habituelle.
- Les petits propriétaires, les commerçants retirés, ceux qui avaient dormi leurs grasses matinées ou arrondi leur fortune sous la monarchie, furent bientôt pris de panique ; la république, avec sa vie de secousses, les fit trembler pour leur caisse et pour leur chère existence d’égoïstes. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- La société, sauvée encore une fois, se félicitait, se reposait, faisait la grasse matinée, maintenant qu’un gouvernement fort la protégeait. — (Émile Zola, La Curée, 1871)
- Nous dormîmes honteusement jusqu'à huit heures, et je ne sais combien de temps nous aurions prolongé cette grasse matinée, si l’hôtesse n'était venue nous apporter le café, […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
- — Voici, mon enfant, votre appartement. Trouvez-y le repos qui vous est nécessaire. Je vous informe que nous assistons à la messe chaque matin à six heures. Demain, par exception, comme vous serez fatiguée, vous pourrez faire grasse matinée.
  — Je vous remercie de votre permission, ma cousine…
  — Oui, n’est-ce pas ? Vous vous lèverez vers sept heures… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 27)
- Selon Georges, la grasse matinée avait été inventée pour les asthéniques et les indolents. Pour mener une vie saine, il fallait être debout à la première heure, dimanche compris. N’en déplaise aux adolescents oisifs et aux jeunes filles paresseuses. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)