hébétude
: hebetude
Étymologie
modifier- (Siècle à préciser) Du latin hebetudo.
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
hébétude | hébétudes |
\e.be.tyd\ |
hébétude \e.be.tyd\ féminin
- (Médecine) Engourdissement des facultés cérébrales dans certaines maladies, l’anémie cérébrale, par exemple.
- (Par métonymie) Apparence ou comportement d’une personne qui semble soudain engourdie ou sidérée.
La soudaineté chirurgicale de leur rupture le laissa stupide. Seul dans cette maison que leur couple, quasi conjugal, habitait depuis quelque vingt ans, il ne parvenait pas, au bout de huit jours, à s’évader de l’hébétude pour entrer dans le chagrin.
— (Colette, L’aube dans La Femme cachée, Ernest Flammarion, 1924, page 17)Un monsieur, courant, une serviette sous le bras, le heurta sans ménagements et l’arracha à son hébétude.
— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 21)Il se tut et retomba dans son hébétude.
— (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 251)Il la pénétrait bestialement, dans une hébétude sensuelle qui n'atteignait à la lucidité qu'à la minute où l'on voit, par une nuit d'été, la fusée d'un feu d'artifice fondre en un riche bouquet d'étoiles pâmées qui retombent au néant.
— (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)Cette considération le plongea dans une sorte d’hébétude douloureuse.
— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)De sa bouche lisse, Amédée souriait, repris par l’hébétude de l’enfance.
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)À présent, une émission télévisée fera l’affaire. La plus idiote conviendra. Ah – regarder pour regarder, sans alibi, sans désir, sans excuse ! C’est comme l’eau du bain : une hébétude qui vous engourdit d’un bien-être palpable.
— (Philippe Delerm, La Première Gorgée de Bière et autres plaisirs minuscules, Gallimard, 1997, page 52)Pour une fois que j’ai l’occasion de parler de cette histoire… Elle a pourtant quelque chose d’une vieille putain réduite à l’hébétude par l’excès des hommes, cette histoire.
— (Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête, 2013, page 61)
Traductions
modifier- Anglais : hebetude (en)
- Espéranto : hebeteco (eo)
- Néerlandais : afgestomptheid (nl) féminin, versuffing (nl) féminin
- Suédois : slöhet (sv)
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « hébétude [Prononciation ?] »
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (hébétude), mais l’article a pu être modifié depuis.