Français modifier

Étymologie modifier

Du latin populaire *ericiare, dérivé de erīcius (« hérisson »), avec h initial expressif.

Verbe modifier

 
Il arrive que les poils d’un chat se hérissent , en particulier s’il a peur. (1)
 
Une ortie dont la tige est hérissée de poils urticants. (2)

hérisser (h aspiré) \e.ʁi.se\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se hérisser)

  1. Dresser ses cheveux, ses poils, ses plumes, en parlant de l’homme et des animaux.
    • Quand j'atteignais un rat d'un bon coup de fouet, le ronge-maille sifflait avec fureur, hérissait tous ses poils et s'élançait avec désespoir contre le fouet lui-même, instrument de sa torture; […]. — (Anonyme, Varia, dans Revue moderne, V.41, 1867, page 668)
    • À d’autres, il récitait des morceaux extraits de ses propres poèmes, que les pauvres écoutaient résignés, dans des attitudes hérissées de chats sous la pluie. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/L’Entre-Deux-Guerres, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 215)
  2. (Pronominal) Dresser ses cheveux, son poil, ses plumes.
    • Ce sanglier, ce coq est furieux, il se hérisse. — Le poil des sangliers se hérisse quand ils sont irrités. — Cet oiseau est irrité, les plumes de son cou se hérissent.
  3. (Intransitif) Se dit en parlant des cheveux, du poil, des plumes.
    • Les cheveux lui hérissent de peur.
  4. (Botanique)
    • Tige hérissée : Tige recouverte de poils rudes et apparents.
  5. Saillants, des pointes.
    • Les piquants qui hérissent la tige du rosier.
    • Les épines, les buissons qui hérissent le bord d’un sentier.
    • Les rochers qui hérissent les flancs d’une montagne.
  6. (Sens figuré) (Par analogie) Garnir une surface de choses en saillie, de pointes.
    • Elle avait tenu, par coquetterie d’intendante , à lui faire visiter toute l'installation vinicole, depuis le hangar où se réparaient les fûts jusqu'aux caves où les crus de réserve hérissaient leurs milliers de bouteilles. — (Victor Margueritte, Un cœur farouche, Paris : Ernest Flammarion, 1921 page 169)
    • Une maigre brousse arborescente hérisse les parties basses du terrain — bouquets de daschi et de candili garnis de plus d'épines que de feuilles. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 23)
  7. (Sens figuré) (Péjoratif) Charger, truffer.
    • Hérisser son style de pointes.
    • Une science, une affaire hérissée de difficultés.
    • Un pédant hérissé de grec et de latin : Qui cite à tout propos du grec et du latin.
  8. (Pronominal) (Sens figuré) S’élever, se dresser
    • L'hiver était rude. Sur les routes que le court dégel de midi amollissait vaguement, la boue se ridait, se hérissait en lilliputiennes murailles et les sillons durcis qui bordaient les ornières ne s'affaissaient point. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Ses seins déjà lourds frémissaient et se hérissaient, durcissaient au point de faire mal. — (Gil Courtemanche, Un dimanche à la piscine à Kigali, 2000, réédition 2002 éditions Boréal, page 145)
  9. (Sens figuré) Irriter.
    • A force d’être répété, ce qui était considéré comme disruptif hier peut finir par hérisser les Français, il faut faire attention — (Cédric Pietralunga, Macron au risque de l’arrogance, Le Monde. Mis en ligne le 18 septembre 2018)
  10. (Pronominal) (Sens figuré) se dit d’une personne dont la susceptibilité est facilement irritable.
    • Il se hérisse à tout propos.
    • Quel homme hérissé ! : On ne sait par où le prendre.
    • Et si l'offre était honnête, l'attitude révélait une insolence si mal contenue que le sang monta à la tête du jeune homme.
      "Mille grâces, dit-il, tout hérissé de politesse aiguë."
      — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier