humilier
Étymologie
modifier- (Date à préciser) Du latin humilio « se rendre humble ». Il a désormais des connotations négatives.
Verbe
modifierhumilier \y.mi.lje\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’humilier)
- Abaisser en rendant plein d’humilité.
Dieu humilie les superbes.
Humilier son cœur, son esprit devant Dieu.
Humiliez-vous devant les décrets du ciel.
Un cœur qui s’humilie.
Quiconque s’humilie sera exalté.
« Humilie-moi ; je mérite tous les mépris. Je meurs d’amour et de honte. Je tombe à tes pieds, je te demande pardon, je n’ai plus d’ambition ni même d’orgueil. Dis-moi ce que tu veux que je fasse à l’avenir. Je suis à tes pieds, humilie-moi tant que tu voudras ; plus tu m’humilieras, plus tu seras humain envers moi. »
— (Stendhal [Henri Beyle], Lucien Leuwen, 1834)
- (Par extension) Abaisser en mortifiant ou en donnant de la confusion.
Sa sœur jumelle, l’amateur de féeries, ne pouvait se révéler à vous que sous l’auréole du succès, sinon vous auriez été horriblement humiliée d'avoir pour nièce une littérateuse incapable de placer sa copie !
— (Claude Vela, La Jeune Fille au miroir, chapitre 4, Paris : Éditions Stella, 1949)Le village lui-même fut pillé, les hommes qu’on y rencontra furent tués et les femmes humiliées.
— (Amin Maalouf, Le Rocher de Tanios, Grasset, 1993, collection Le Livre de Poche, page 249)La vraie raison, c’est que notre guide veut m’éviter à tout prix des sévices, des chalbaris ou quolibets qui m’humilieraient bien trop pour une faute involontaire.
— (Pierre Anglade, L’Inconnu familier, 2006, page 73)
- Faire apparaître quelque chose comme inférieure.
Pourtant sa mise extrêmement soignée était beaucoup plus grave et beaucoup plus simple que celles de tous les baigneurs que je voyais à Balbec, et rassurante pour mon veston si souvent humilié par la blancheur éclatante et banale de leurs costumes de plage.
— (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, Gallimard, 1919)L’an dernier, « une goutte remontée au cœur », comme on disait autrefois, l’a mis en repos, avant qu’une impotence définitive ait humilié sa prestance d’homme resté mince à soixante-dix ans.
— (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943 ; réédition Le Livre de Poche, 1968, page 66)
Apparentés étymologiques
modifierTraductions
modifier- Afrikaans : verneder (af)
- Albanais : përul (sq)
- Allemand : demütigen (de), erniedrigen (de)
- Anglais : humiliate (en) (1, 2), abase (en), mortify (en)
- Espagnol : ummilié (es) féminin
- Espéranto : humiligi (eo)
- Frison : fernederje (fy)
- Gallo : abimer (*), abimë (*), assoupllayer (*)
- Grec : εξευτελίζω (el) exevtelízo
- Ido : vexar (io)
- Islandais : auðmýkja (is)
- Italien : umiliare (it), abbassare (it)
- Néerlandais : kleinmaken (nl), vernederen (nl), verootmoedigen (nl)
- Norvégien : ydmyke (no)
- Occitan : umiliar (oc)
- Poitevin-saintongeais : abriàe (*)
- Polonais : upokorzyć (pl), korzyć (pl)
- Portugais : humildar (pt), humilhar (pt)
- Roumain : înjosi (ro), umili (ro)
- Same du Nord : vuolidit (*)
- Suédois : förnedra (sv), förödmjuka (sv)
- Wallon : ahonti (wa)
Prononciation
modifier- \y.mi.lje\
- France : écouter « s'humilier [s‿y.mi.lje] »
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (humilier), mais l’article a pu être modifié depuis.