Voir aussi : incredible

Français modifier

Étymologie modifier

(1377) incredible. (1743) incrédible. Emprunt savant latin incredibilis.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
incrédible incrédibles
\ɛ̃.kʁe.dibl\

incrédible \ɛ̃.kʁe.dibl\ masculin et féminin identiques

  1. (Anglicisme) Invraisemblable, incroyable.
    • Crow, elle, a seulement douze ans mais un talent incomparable et équivalent aux plus grands couturiers. totalement incrédible mais on plonge dans ce rêve avec délice le temps de la lecture, parce que nous aussi ont aimerait bien vivre son expérience. — (Lirado, « La vie est un conte de filles de Sophia Bennett », lirado.com)
    • Il ne faut pas dire incrédible à la place d’incroyable car c’est un barbarisme d’une violence inouïe pour tous les langages du monde connu. — (Antoine de Bernières, Hank, et autres nouvelles, TheBookEdition.com, coll. « Plume au bout des doigts », 2010)
    • Si, avec cette affirmation, je devais donner l’impression d’avoir soutenu un paradoxe monstrueux, je n’en serais nullement surpris ; je sais trop bien que cette apparence pourrait seulement provenir de ce que l’on ne peut parler de l’époque actuelle qu’en s’adressant à l’époque actuelle et de ce que, si je ne me trompe, le caractère fondamental de celle-ci consiste précisément à ignorer cette proposition ou, au cas où on lui en aurait fait part, à la tenir pour hautement incrédible et paradoxale. — (Johann Gottlieb Fichte, Le Caractère de l’époque actuelle, 1806, trad. I. Radrizzani, Paris, Vrin, 1990, p. 39)
    • (Emploi substantivé) Avec elle, j’escalade les difficultés, je progresse dans l’incrédible, je plane sur le jamais vécu, je dégringole toutes voiles larguées, des tropiques de l’imaginaire jusqu’aux glaces de l’épouvante. — (Jacques Sternberg, Le Navigateur, Albin Michel, 1977, p. 230)
  2. Indigne de confiance, de considération, dénué de crédit.
    • Cette lutte pour la reconnaissance de tous contre tous est le seul moyen, pour les vivants d’à présent, de croire encore au monde, de le prendre au sérieux, d’en attendre quelque chose. Elle sera donc de plus en plus féroce au fur et à mesure que le monde deviendra de plus en plus visiblement incrédible et ridicule. — (Philippe Muray, Journal inédit, 30 mai 1994, in « L’imam caché : Vivre dans l’indignité », Causeur, no 4 (NS), juillet-août 2013, p. 98)
    • Kkb se dit indigné de constater que Guikahué foule aux pieds les textes qui régissent le PDCI-RDA pour faire plaisir à Henri Konan Bédié. Cette attitude rend évidemment incrédible le plus vieux parti de côte d’Ivoire. — (Christophe Desgens, « Changement au PDCI-RDA : Kouadio Konan Bertin toujours déterminé », eclairdafrique.com, mercredi 4 septembre 2013)
    • Peut-il être d’autre régime, pour la parole poétique, que celui de ce qu’on pourrait appeler le « théologico-poétique » ? À voir la constance avec laquelle la poésie persiste, depuis le Romantisme allemand, à s’inscrire dans un horizon que les « théologèmes » — quand bien même ils sont devenus incrédibles — continuent de hanter de leurs spectres, il semble bien que non. — (Jean-Claude Pinson, Habiter en poète : essai sur la poésie contemporaine, 1995, Éditions Champ Vallon)

Notes modifier

Si le moyen français a emprunté au latin l’adjectif incredibilis, « incrédible », celui-ci n’a pas été conservé par le français moderne. Du xviie au xixe siècles, le terme est inusité, quoique figurant dans les dictionnaires, qualifié de « vieux et inusité ». Au xixe, les dictionnaires polyglottes traduisent par incrédible les adjectifs increible (espagnol, 1803), unglaublich (allemand, 1805), неимовѣрный (russe, 1805), incredibile (italien, 1836), ongeloofelijk (néerlandais, 1862). Au xxe siècle , incrédible est de nouveau utilisé, mais dans un sens différent de celui du moyen français. Hors ce nouveau sens, l’emploi d’incrédible est de nos jours déconseillé, le terme étant considéré comme un barbarisme
 Référence nécessaire
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Traductions modifier