Voir aussi : Jésuite

Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Dérivé de Jésus, avec le suffixe -ite, en référence à la Compagnie de Jésus.
Pour la pâtisserie, le nom provient du fait que ces pâtisseries étaient recouvertes de praline ou de glaçage au chocolat en forme de chapeau à bords relevés comme ceux des jésuites.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
jésuite jésuites
\ʒe.zɥit\
 
Symbole jésuite

jésuite \ʒe.zɥit\ masculin et féminin identiques

  1. (Catholicisme) Relatif à la Compagnie de Jésus.
    • Les collèges jésuites.
    • Henri IV est le grand-père de Louis XIV, Cotton, le grand-oncle du P. la Chaise : deux royautés, deux dynasties, celle des rois, celle des confesseurs jésuites. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e éd.), page 17)
    • En effet, si tous les qualificatifs désignant les élus dans la doctrine jésuite sont également présents dans la doctrine janséniste, tous les qualificatifs par lesquels les jansénistes caractérisent les élus ne se trouvent pas dans la doctrine jésuite. — (Pierre Force, Le problème herméneutique chez Pascal, J. Vrin, 1989, page 188)
  2. (Art) Baroque ; l’église du Gesù, à Rome, étant l’un des premiers exemples de l’art baroque.
    • L’art jésuite.
    • Pas d’images ni de poupées, haute nef ; c’est le style Jésuite, guirlandes, consoles enrubannées ; mais là ce style affecté devient beau par contraste. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • Nous nous arrêtâmes […] devant un petit temple de style jésuite qui dressait devant nous son porche orné de ces demi-cercles de pierre, sortes de « consoles renversées », qui sont le propre d’une architecture qui n’a contribué en rien à la gloire du dix-septième siècle. — (Gaston Leroux, Le Parfum de la dame en noir, 1908)
  3. Dissimulé, hypocrite, retors.
    • Avoir un air jésuite.
    • Jésuite !
      — C’est inouï, dit Pierson, tu m’appelles “jésuite”, juste au moment où je dis la vérité.
      — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 216)
    • Aujourd’hui, depuis longtemps, ils sont mariés. Ma fille n’est pas heureuse. Cet homme n’avait pas seulement l’air d’un jésuite. Il l’est. – Pouvez-vous me dire, madame, ce que c’est que d’être un jésuite ? – C’est, monsieur, d’apporter un raffinement particulier dans l'art des combinaisons. Par exemple dans l'art de punir. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 291)
    • Même ceux qui parlaient avec grandiloquence et rêvaient visiblement de panache lui parlaient alors avec tous les signes de la diplomatie la plus jésuite. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 139)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
jésuite jésuites
\ʒe.zɥit\
 
Des jésuites (1)

jésuite \ʒe.zɥit\ masculin (pour une femme, on dit : jésuitesse)

  1. (Religion) Membre de la Compagnie de Jésus.
    • Or les jésuites, d’ailleurs hommes de beaucoup de sens, de courage et de talent, par leur principe de l’autorité en matière de politique et de religion, étaient naturellement attirés vers les doctrines dominantes, et, comme on dit aujourd’hui, gouvernementales. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des deux mondes, 1832, tome 8)
    • Les jésuites excitèrent la Sorbonne contre Descartes, et l’on demanda la proscription de sa philosophie, d’abord au parlement, qui refusa d’intervenir; ensuite au conseil du roi, qui la proscrivit en effet. — (Jules Simon, Introduction de: « Œuvres de Descartes », éd. Charpentier à Paris, 1845)
    • Ma première condamnation est due aux Verdets, des hommes qui s’intitulaient alors pères de la foi, et qui n’étaient autres que ces hideux jésuites que le Parlement, en 1762, a traité de corrupteurs de la jeunesse. — (Réponse de M. Raspail père à l’avocat général, lors du procès de François-Vincent Raspail le 12 février 1874)
    • L’essentiel pour les jésuites, c’était d’affaiblir, d’amoindrir, de rendre les âmes faibles et fausses, de faire des petits très-petits, et les simples idiots ; une âme nourrie de minuties, amusées de brimborions, devait être facile à conduire. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e éd.), p. 65)
    • Les gens des hautes classes ont toujours estimé qu’ils avaient moins besoin d’être disciplinés moralement que leurs subordonnés, et c’est pour avoir fait de cette belle découverte la base de leur théologie, que des jésuites ont tant de succès dans la bourgeoisie contemporaine. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, p. 317)
  2. (Péjoratif) Escobar ; personnage qui manque de franchise et de sincérité.
    • C’est un jésuite.
      C’est un hypocrite dont il faut se défier, locution tirée des restrictions mentales dont la morale des jésuites était accusée.
  3. (Pâtisserie) Petit triangle de pâte feuilletée fourré à la frangipane et recouvert de glaçage. Il semblerait qu’à l’origine cette pâtisserie était recouverte de chocolat noir, ce qui la faisait ressembler à l’ancien couvre-chef de l’ordre religieux éponyme.
     
    Un jésuite (pâtisserie) (3)

Variantes modifier

Synonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Paronymes modifier

Voir aussi modifier

Références modifier