Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) En ancien français galir, jalir, jaillir, du gaulois[1] *galia (« force »), *gali- (« bouillir, jaillir, sourdre ») cf. irlandais gailim « bouillir ».

Verbe modifier

jaillir \ʒa.jiʁ\ intransitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. Sortir impétueusement, en parlant surtout de l’eau ou de tout autre fluide.
    • Une fontaine qui ne jaillissait, de mémoire d’homme, qu’à la fonte des neiges, avait coulé sans interruption depuis. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Les ruines […] sont enfouies dans un bocage de figuiers, d'oliviers et de grenadiers, à l’ombre desquels jaillissent de nombreuses sources fraîches et limpides. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 125)
  2. (Sens figuré) Apparaitre soudainement ; fuser.
    • L'industrie des corps gras est arrivée à un tel degré de développement qu'elle se place au même rang que les diverses industries chimiques qui pendant les cinquante dernières années, ont jailli du laboratoire avec la prodigieuse vitalité qu'on leur connaît. — (J. Fritsch, Fabrication et raffinage des huiles végétales, manuel à l'usage des fabricants, raffineurs, courtiers et négociants en huiles, Paris : chez H. Desforges, 1905)
    • Ensuite, il contracte les muscles protracteurs de son système génioglosse; la langue jaillit alors de la bouche, les muscles rétracteurs se laissant étirer jusqu'à l'extrême distension des fibres. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
    • Aussitôt, comme par enchantement, tout l'établissement s’illumine. L’électricité jaillit de tous côtés. — (Jacques Mortane, La guerre des airs : Traqués par l'ennemi, Baudinière, 1929, page 69)
    • Le tout resplendit, enlaçant des rocs datant de la préhistoire et en jaillissent des herbes de la pampa qui se terminent par de majestueux plumeaux blancs. — (Auguste Le Breton, Monsieur Crabe, Editions du Rocher, 1995, p. 32)
    • Les bougies comportant deux électrodes séparées par un espacement de 0,5 à 1 mm environ ; l'étincelle jaillit entre les électrodes pour une tension de 12 000 à 40000 V. — (Jean-Claude Guibet, Carburants et moteurs, tome 1, Éditions Technip, 1997, page 136)
    • Il y a un an, en pleine mobilisation contre la loi travail portée par Myriam El Khomri, le mot d’ordre jaillit soudain d’un petit groupe de militants : « Ce soir après la manifestation, on ne rentre pas chez nous, on occupe une place ! » — (Catherine Vincent, Un an après, Nuit (toujours) debout ? sur LeMonde.fr. Mis en ligne le 30 mars 2017, consulté le 2 avril 2017)

Dérivés modifier

Proverbes et phrases toutes faites modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Du gaulois *gali-.
Outre les explications données ci-dessus, on peut imaginer un rapport causatif avec galer (« danser, s'amuser, sauter ») soit « faire aller, faire sauter ». Le sens « liquide » du moderne jaillir n’étant pas ou peu attesté.
 Référence nécessaire

Verbe modifier

jaillir \Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)

  1. Lancer, jeter, faire sauter.
    • Il prent trois pox [poils] de l'ermin qu'ot vesti,
      Parmi les mailles de l'auberc esclarci,
      Enver Raoul les jeta et jali,
      Puis li a dit...
      — (Raoul de C. 91, XIIe s.)
    • Crestien ont les Turs en si grant destroit mis,
      Qu'as espées d'acier en ont dis mis [mille] ocis,
      Et quinze cens en ont ens el Ferne jalis.
      — (Ch. d'Ant. IV, 859, XIIIe s.)
    • Il en sourdit incontinent un grand feu et une flamme claire qui jalit vers le ciel. — (AMYOT, Sylla, 12, XVIe s.)
  2. Sauter.
    • Et le paien enni le pret jalit. — (Raoul de Cambrai, 7015, XIIe siècle)
  3. Se précipiter.
  4. Être lancé, tomber, s’échapper.

Variantes modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier