jarre
Étymologie
modifier- (Nom commun 1) De l’arabe جَرَّة, jarra (« vase d’argile à large bouche »).
- (Nom commun 2) De l’ancien français gard (« pointe, durillon ») avec évolution régulière de \ɡ\ en \ʒ\ → voir jarde, jardin, jargon et jars et assourdissement de la finale -ard écrit -arre.
Nom commun 1
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
jarre | jarres |
\ʒaʁ\ |
jarre \ʒaʁ\ féminin
- Récipient généralement en terre cuite, de forme ovoïde et de différentes dimensions, où l’on conserve l’eau, l’huile, les olives.
En fermant les yeux, Jeanne revoit cette boutique minuscule où s’entassent les jarres d’huile et les sacs de farine, où pendent, au plafond, des balais et des brosses, des salamis et des cordes à sauter.
— (Jean-Michel Olivier, Notre Dame du Fort-Barreau : récit, éditions L'Âge d'Homme, 2008, page 30)Dans ces deux régions, ce dispositif spécifique, qui s’y est développé de manière apparemment tout à fait indépendante, a été appliqué aussi bien à des jarres de stockage qu’à des conteneurs domestiques de plus petite taille, généralement biansés – ces derniers étant de loin les plus fréquents.
— (Vincent Jolivet, Du miel aux cendres. Pour une typologie du miel étrusque, in Manger, boire, se parfumer pour l’éternité, ouvrage collectif, 2021, page 102)
- Fontaine de terre cuite dont on se sert dans les maisons.
- (Vieilli) Dans un moulin, futaille où tombe le son.
Synonymes
modifierDérivés
modifier- Jarre électrique (Vieilli) (Laboratoire) : grand bocal de verre garni intérieurement de deux feuilles d’étain qui en font une grande bouteille de Leyde.
Vocabulaire apparenté par le sens
modifier- jarre figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : olive.
Traductions
modifierRécipient de forme ovoïde, où l’on conserve les liquides, les aliments, les grains ou les salaisons (1)
Nom commun 2
modifierSingulier | Pluriel |
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jarre | jarres |
\ʒaʁ\ |
jarre \ʒaʁ\ masculin
- (Filage) Mauvaise laine, poils plus rêches mêles à la toison de l'animal.
Le poil appelé jarre dans les manufactures est blanchâtre, dur et cassant ; son écorce lisse ne prend point la teinture.
— (L. Vivien (sous la direction de) nouveau dictionnaire d'agriculture théorique et pratique, éd. Pourrat, 1834)Le castorin, que les Anglais appellent newter, a une petite queue écailleuse ; sa peau porte un jarre qui recouvre un poil soyeux, trop peu fourni pour la pelleterie, mais très propre à la chapellerie.
— (Tarif des douanes, édition de 1844)Les toisons où le jars domine ne se sont montrées ni plus ni moins fréquentes chez mes bêtes que chez celles de mes voisins.
— (Beaudouin, Académie des sciences (Comptes rendus, t. LV))L’alpaga a une laine blanche ou noire, quelquefois brune, et presque dépourvue de jarre.
— (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Poil plus long et plus épais mélangé à la fourrure des animaux.
La fourrure du chat est composée de différents types de poils. Entre autres, le duvet, composé de poils fins, sert à l’isolation thermique. Le poil de jarre, plus long et plus épais, porte les motifs de la robe.
Variantes orthographiques
modifierDérivés
modifierNom commun 3
modifierSingulier | Pluriel |
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jarre | jarres |
\ʒaʁ\ |
jarre \ʒaʁ\ féminin
- (Ouest de la France) Bancs de sable, de rapides qu’une rivière présente.
Le tirant d’eau, à l’étiage également, se réduit, dans la partie supérieure du fleuve, au-dessus de Digoin, à 0m, 15 et 0m, 20 sur les rapides ou jarres ; mais, dans les mouilles, il est souvent de 0m, 80 E.
— (Grangez, Voies navigables de France)
Variantes orthographiques
modifierPrononciation
modifier- France (Nancy) : écouter « jarre [Prononciation ?] »
Homophones
modifierVoir aussi
modifier- jarre sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- « jarre », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (jarre)