Breton modifier

Étymologie modifier

(XVe siècle)[1] À comparer au cornique clewas, au gallois clywed et clyw, à l’irlandais cluinim et au gaélique écossais cluinn de même sens, au vieil irlandais clú (« renommée »), etc.
Du moyen breton cleauet[2], cleuet, clefuet, issu du vieux breton clou[3], de la racine en indo-européen commun *klew- (« entendre »), réduite en klu, largement représentée : dans le sanskrit अश्रवत्, a-śrav-a-t (« il entendit ») et श्रवस्, śrav-as (« gloire »), le grec ancien κλύ-ω, klu-ô (« j’entends ») et κλυ-τό-ς, klu-to-s (« illustre »), le latin in-clu-tu-s idem et gloria (pour *clo-ves-ia, équivalent du sanskrit श्रवस्या, śrav-as-yā), le vieil irlandais clo-th et le vieux breton clot (« renommée »), l’anglo-saxon hlūd qui a donné l’anglais loud (« à haute voix »). Voir aussi l’anglais to listen (« écouter »), l’allemand Laut (« son »), etc[4].

Verbe modifier

Mutation Infinitif
Non muté klevet
Adoucissante glevet
Spirante cʼhlevet

klevet \ˈkleːvet\ intransitif-transitif (voir la conjugaison), base verbale klev- (pronominal : en em glevet)

  1. Sentir, percevoir (par tous les sens sauf celui de la vue).
    1. Entendre (ouïe)..
      • Krenañ a rae an ti, krecʼh-traoñ, hag ar gwez a oa en-dro a strake hag a yude ; spontus e oa da glevet ! — (Fañch an Uhel, Kontadennoù ar Bobl /2, Éditions Al Liamm, 1985, page 190)
        La maison tremblait, du haut en bas, et les arbres qui étaient autour craquaient et hurlaient ; c’était terrifiant à entendre.
    2. Sentir, percevoir (odorat).
    3. Sentir, percevoir (goût).
      • Ar mor en em lede dirak va daoulagad, hag an avel a skourjeze va divjod ha war va muzelloù e kleven blaz benniget holen ar fru. — (Per ar Gall, Ar skouerennig-vag, in Al Liamm, no 182, mai-juin 1977, page 181)
        La mer s’étendait devant mes yeux, et le vent me fouettait les joues et sur mes lèvres je sentais le goût béni du sel des embruns.
    4. Sentir, percevoir (toucher).
      • Er meùel ne gleu ket mui é dok ar é glopen, é vléu e zo ar bik ar é ben ! — (F. G. Douar Alré, Un nozeah spontus é porh person Plenùer ardro er blé 1750, in Dihunamb, 1931, page 267)
        Le valet ne sent plus son chapeau sur son crâne, ses cheveux se dressent sur sa tête !
  2. Comprendre.
    • Ne glevan seurt er pezh a lavar. — (Kentañ Klas Lise Diwan, An Hunvre Dihun, Embannadurioù an Hemon, 1997, page 42)
      Je ne comprends rien à ce qu’il dit.

Variantes modifier

Synonymes modifier

  • santout (sentir, pour l’odorat, le goût ou le toucher)
  • kompren (comprendre)

Forme de verbe modifier

Mutation Forme
Non muté klevet
Adoucissante glevet
Spirante cʼhlevet

klevet Erreur sur la langue !

  1. Participe passé de klevet.
    • « Poltronien omp, poltronien daonet, » sed ar cʼhomzoù diwezhañ en doa klevet gant e letanant. — (Roparz Hemon, An alouber, in Al Liamm, no 40, septembre - octobre 1953, page 6)
      « Nous sommes des poltrons, des damnés poltrons, » voilà les dernières paroles de son lieutenant quʼil avait entendues.
    • « [...]. Aet int dʼar marchosi ha goude se nʼam eus klevet netra ken. [...]. » — (Jakez Konan, Ur marc’hadour a Vontroulez, Al Liamm, 1981, page 22)
      « [...]. Ils sont allés à l’écurie et après cela je n’ai plus rien entendu. [...]. »
  2. Troisième personne du singulier de l’impératif de klevet.

Prononciation modifier

Références modifier