Français modifier

Étymologie modifier

Origine inconnue. Pour l'expression voisine avant tous les temps le Dictionnaire de l’'Académie, 4e éd. propose le sens avant la création du monde. Pour éclairer cette nuit, on ne trouve guère que ceci : « Expression française qui remonte au xviie siècle et qui a vraisemblablement des origines bibliques. En effet et selon certaines interprétations, la nuit des temps pourrait signifier la naissance du temps et être utilisée à la fois pour désigner une vérité quasi constante depuis toujours, ou pour dire qu’une histoire ou un fait sont tellement anciens qu’ils remonteraient à la création de l’humanité. » [1]

Locution nominale modifier

la nuit des temps \la nɥi dɛ tɑ̃\ féminin singulier

  1. (Au singulier) Les temps reculés, si anciens que leur souvenir s’est effacé dans la mémoire collective.
    • Quoi qu’il en soit, il est certain que l’emploi du fer se perd dans la nuit des temps historiques. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 179)
    • La découverte des Iles Canaries se perd dans la nuit des temps. Homère attribue à Sésostris, roi d'Égypte, connu par ses conquêtes et ses expéditions lointaines au xve siècle av. J.-C., la colonisation de l'île Ήλσνίος « au delà des colonnes d'Hercule ». — (Frédéric Weisgerber, Huit jours à Ténériffe, dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris : Doin, 1905, volume 16, page 1038)
    • Son mépris était tellement plus ancien que sa personne et lui semblait si naturel et si juste que, le montrant, il ne croyait pas blesser une race qui en était l’objet depuis la nuit des temps. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
    • 8 octobre 1940 – Les directrices, depuis la nuit des temps, me font peur. — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 91)
    • Nous qui sommes sans passé, les femmes
      Nous qui n'avons pas d'histoire
      Depuis la nuit des temps, les femmes
      Nous sommes le continent noir.
      — (Hymne du MLF, anonyme, mars 1971)
    • De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps. — (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express nº 3081, 21 juillet 2010)
  2. (Sens figuré) L'habitude prise depuis très longtemps.
    • J’ai voulu éteindre la radio branchée sur France Inter, comme depuis la nuit des temps, je n’ai pas trouvé le bon bouton, mes mains commençaient de trembler, […] — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)

Synonymes modifier

Antonymes modifier

Traductions modifier

Références modifier

  1. Site expressions-francaises.fr, « La nuit des temps »