Voir aussi : Lorette

Français modifier

Étymologie modifier

Ainsi dit du quartier de Notre-Dame-de-Lorette, à Paris, où beaucoup de ces jeunes femmes se logèrent.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
lorette lorettes
\lɔ.ʁɛt\

lorette \lɔ.ʁɛt\ féminin

  1. (Vieilli) Nom qu’on donne à certaines femmes de plaisir, qui tiennent le milieu entre la grisette et la femme entretenue, n’ayant pas un état comme la grisette, et n’étant pas attachées à un homme comme la femme entretenue.
    • — Le tiers des lorettes, le quart des hommes d’État, la moitié des artistes consulte madame Fontaine, et l’on connaît un ministre à qui elle sert d’Egérie. — (Honoré de Balzac, Les Comédiens sans le savoir, 1846)
    • Quant à elle, elle engraisse tous les jours ; elle est devenue une beauté grasse, propre, lustrée et rusée, une espèce de lorette ministérielle. — (Charles Baudelaire, La Fanfarlo, 1847 ; réédition Gallimard, 2012, collection Folio, pages 71-72)
    • Cette toilette, cette lorgnette, tout cela m’inquiète. Il n’a regardé que les lorettes dans la salle. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847, chapitre XVIII, page 69 de l'édition Garnier)
    • Phryné, riche du bien de plus de vingt amants,
      Et le cou ruisselant d’or et de diamants,
      S’irrite à tout propos du luxe des lorettes,
      Et demande un décret qui borne leurs toilettes.
      — (Auguste Barbier, Revue des Deux-Mondes, mai 1865, page 499)
    • Chez P… le soir. Il est depuis quatre ans ici ; sa femme est fine et noble.
      Leur impression, c’est que le Marseillais est grossier. La première fois qu’ils sont allés sur le Cours, ils ont pris toutes les femmes pour des lorettes.
      — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • Le Café de la route, à cette époque, était tenu par une surnommée Saucisse : une vieille lorette de Grenoble qui avait décidé de passer ses soixante ans au vert (réalisation, sans doute, du rêve de tout son service actif) ; une maîtresse femme, plantée comme un roc, et forte d’une gueule avec laquelle elle sonnait volontiers la charge dans les oreilles de ceux qui essayaient de lui marcher sur les pieds. — (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)

Traductions modifier

→ voir prostituée

Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Références modifier