Français modifier

Étymologie modifier

(XIIe siècle) De l’ancien français leu garoul,  composé de leu (« loup ») et de garoul, variante de garulf, garwaf, garval, garvalf, emprunt à l’ancien bas-francique *wariwulf (« loup-garou »), d’où le néerlandais weerwolf.
En somme, comme le fait remarquer Henriette Walter d’un point de vue étymologique, ce mot est un pléonasme puisque garou, de l’ancien bas-francique *wariwulf, veut déjà dire « homme-loup »[1].

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
loup-garou loups-garous
\lu.ɡa.ʁu\
 
Le loup-garou, illustration de Lucas Cranach l’Ancien vers 1512.

loup-garou \lu.ɡa.ʁu\ masculin (pour une femelle, on peut dire : louve-garou, louve-garelle)

  1. (Mythologie) (Fantastique) Personnage légendaire, malfaisant, qui se métamorphose en loup. → voir lycanthrope
    • Il est bien probable que ce scélérat de Lycaon que dans son propre palais Jupiter prit la peine de changer en loup, fut un des premiers et sera toujours le plus célèbre des loups-garous anciens et modernes. — (Louis Du Bois, Recherches archéologiques, historiques, biographiques et littéraires sur la Normandie, Paris : Dumoulin, 1843, page 297)
    • Ils affirmaient, « avec preuves à l’appui », que les loups-garous courent la campagne, que les vampires, appelés stryges, parce qu’ils poussent des cris de strygies, s’abreuvent de sang humain, que les « staffii » errent à travers les ruines et deviennent malfaisants, si on oublie de leur porter chaque soir le boire et le manger. — (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, pages 17-27)
    • Quant à la hyène, sa forme étrange, ses allures mystérieuses, son invisibilité le jour et les ricanements sinistres par lesquels elle annonce sa présence la nuit, en font pour l’indigène une espèce de vampire ou de loup-garou. On lui attribue le pouvoir de fasciner l’homme, qu’elle entraîne ensuite à sa tanière pour le dévorer. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 224)
  2. (Sens figuré) (Familier) (Vieilli) Homme d’humeur farouche, qui ne veut avoir de société avec personne.
    • VALÈRE
      Que dis-tu de ce bizarre fou ?
      ERGASTE
      Il a le repart brusque, et l’accueil loup-garou.
      — (Molière, L'École des maris, 1661, acte I, scène 4)
    • LISETTE
      Vous, si vous connaissez des maris loups-garous,
      Envoyez-les au moins à l’école chez nous.
      — (Molière, L'École des maris, 1661, acte III, scène 9)
    • À force de querelles, de coups, de lectures dérobées et mal choisies, mon humeur devint taciturne, sauvage ; ma tête commençait à s’altérer, et je vivais en vrai loup-garou. — (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782-1789, Livre I)
    • Le médecin, avec l’égoïsme du savant enfoncé dans ses recherches, s’occupait fort peu de politique. Les empires auraient pu crouler, pendant qu’il faisait une expérience, sans qu’il daignât tourner la tête. Cependant, il avait fini par céder aux instances de sa mère, qui l’accusait plus que jamais de vivre en loup-garou. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)

Notes modifier

On rencontre moins fréquemment les féminins louve-garelle et louve-garolle.

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Hyperonymes modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Henriette Walter et Pierre Avenas, L’étonnante histoire des noms des mammifères, 2003