lourdaud
Étymologie
modifier- (XVe siècle) Composé de lourd et du suffixe -aud, issu de l’ancien français lourdel (XIIIe siècle) avec changement de suffixe.
Adjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | lourdaud \luʁ.do\
|
lourdauds \luʁ.do\ |
Féminin | lourdaude \luʁ.dod\ |
lourdaudes \luʁ.dod\ |
lourdaud \luʁ.do\
- Lourd et maladroit, pataud.
La démarche est un peu lourdaude dans un uniforme fripé, délavé par la pluie et la neige.
— (René Spiess, Les Tombes perdues, La Nuée bleue, Strasbourg, 1990, page 147)
- À l’apparence massive, dénué de grâce.
Nous continuons à nous croire légers et rapides sans voir que tous les pays nous ont dépassés. Aux Olympiades, je souffrais le martyre à voir ceux que nous persistons à appeler « ces lourdauds d’Allemands », comme dans les contes du XVIIIe, nous surclasser dès les éliminatoires.
— (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)Attibert se retourna et distingua une silhouette lourdaude que des hommes hissaient sur leurs épaules.
— (Louis Oury, Rouget le braconnier, Le Temps des Cerises, 2011, page 203)Juché sur le tronc d’un arbre abattu par la bourrasque, il observait ses deux frères, dos à dos, en train de dérouiller ces lourdauds de van der Merwe.
— (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- (Par extension) Fruste, dont l’esprit est dépourvu de toute finesse.
Le cocher était ce François, gars de campagne, un peu lourdaud, bon cœur, niais, facile à duper.
— (Guy de Maupassant, Clair de lune, E. Monnier, 1884, Mademoiselle Cocotte, page 92)Mes manigances pour vous faire porter le chapeau n'ont pas fonctionné, mais je ne suis pas un gros lourdaud pour autant.
— (Lewis Trondheim, L’accélérateur atomique, éditions Dargaud Poisson Pilote, 2003, page 31)
Traductions
modifierNom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
lourdaud | lourdauds |
\luʁ.do\ |
lourdaud \luʁ.do\ masculin (pour une femme, on dit : lourdaude)
- Individu lourd et maladroit, pataud.
Le ministre descendit de voiture, Tancrède le suivit aussitôt. Par bonheur, le valet de pied était un lourdaud qui lui laissa le temps de descendre avant qu’il eût pensé à relever le marche-pied.
— (Delphine de Girardin La canne de M. de Balzac, Dumont, 1836, page 157)Justin, qui apportait alors une pile d’assiettes, fut saisi d’un tremblement.
— (Gustave Flaubert, Madame Bovary, Michel Lévy frères, 1857, troisième partie, chapitre 8)
— Qu’as-tu ? dit le pharmacien. Le jeune homme, à cette question, laissa tout tomber par terre, avec un grand fracas.
— Imbécile ! s’écria Homais, maladroit ! lourdaud ! fichu âne !
- Individu à l’apparence massive, dénué de grâce.
Amour ! bel amour ! il n’est pas au monde de plus grand magicien que toi. D’un professeur lourdaud, vieillot, maniaque, tu fais un Adonis !
— (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 165.)À côté de lui, le gros lourdaud aux joues couperosées, c'est Gaspard, le fermier, et là, Anna, sa femme, efficace, joviale, un cul imposant mais alerte.
— (Bernard Blangenois, Le roi des orties, Robert Laffont, 2000, page 170)
- (Par extension) Individu fruste, dont l’esprit est dépourvu de toute finesse.
- Un lourdaud libéral, auprès d’une maîtresse,
Semble donner l’aumône alors qu’il fait largesse ;
Et d’un tel contre-temps il fait tout ce qu’il fait,
Que quand il tâche à plaire il offense en effet.
— (Pierre Corneille, Le Menteur, 1644, acte 1, scène 1) Je pouvais suivre le raisonnement simpliste de ces lourdauds […]
— (Pierre Boulle, La Planète des singes, Julliard, 1994, page 80)Elle eut un sourire large et très pro. Le sourire spécial réservé aux lourdauds qui n’ont rien appris de la marche du monde et de ses complexités.
— (Alain Wagneur, Djoliba, fleuve de sang, Actes Sud, 2010)
- Un lourdaud libéral, auprès d’une maîtresse,
Traductions
modifierIndividu fruste, dont l’esprit est dépourvu de toute finesse
- Espéranto : malspritulo (eo)
Prononciation
modifier- France (Nancy) : écouter « lourdaud [Prononciation ?] »
Références
modifier- « lourdaud », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage