Français modifier

Étymologie modifier

D'après le Littré : Mastroquet vient du mot mi-stroc ou ma-stroc, qui, dans la langue [l’argot] dont Nicolas Racot de Grandval nous a laissé le premier vocabulaire, en 1775, à la suite de son poème du Vice puni, signifiait demi-setier ; le mastroquet c’est l’homme du demi-setier, E. DE LA BÉDOLLIÈRE, dans le journal le National, 4 nov. 1874, 2e page, 6e col

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
mastroquet mastroquets
\mas.tʁɔ.kɛ\

mastroquet \mas.tʁɔ.kɛ\ masculin

  1. (Populaire) Marchand de vin[1].
    • Eh bien en ce moment, nous sommes en train de boire du « petit bleu » avec le susdit chez un énorme mastroquet, en l’honneur des absents et du bon vieux clocher. — (Déodat de Sévérac, Lettre à Marthe de Sévérac, du samedi 8 mai 1897, dans La musique et les lettres : correspondance rassemblée et annotée par Pierre Guillot, Éditions Mardaga, 2002, page 40)
    • Des porches cintrés s’exhale parfois une odeur enivrante ; des constructions […] fournissent ici comme un écho de ce relent particulier aux boutiques des mastroquets, et l’on surprend souvent dans l’air, le puissant arôme des distillations qui s’opèrent. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  2. (Par métonymie) Établissement de vente de vin ; débit de boisson.
    • En outre, tous les cafés, tous les mastroquets étincelaient de lumière, ce qui est rare dans ce quartier éloigné de Paris, surtout à une heure si tardive. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • On ne se doute pas de ce qu’il faut de science à un chimiste, d’art à un verrier, de compétence à un fabricant pour faire un beau verre de mastroquet : cela doit être bien blanc pour garder au liquide son affriolante couleur ; […] — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
    • Mon grand-père appréciait Verlaine dont il possédait un choix de poèmes. Mais il croyait l’avoir vu, en 1894, entrer « saoul comme un cochon » dans un mastroquet de la rue Saint-Jacques ; cette rencontre l’avait ancré dans le mépris des écrivains professionnels, thaumaturges dérisoires qui demandent un louis d’or pour faire voir la lune et finissent par montrer, pour cent sous, leur derrière. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 132.)
    • La taille de la ville (11 000 habitants) et son attachement à la ruralité lui ont également évité l’offensive moderniste des années 1990, qui a transformé tant de mastroquets en pseudo-pubs quand elle ne les a pas frappés d’alignement. — (Michel Dalloni, « La nuit, je rêve de la réouverture du 2 juin » : au Bistro de Château-Gontier, la vie va reprendre comme avant, mais en mieux, Le Monde. Mis en ligne le 29 mai 2020)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier

  1. Encyclopedie LAROUSSE 1908 : marchand de vin détaillant, on dit aussi par abréviation mastroc, ou troquet.