Français modifier

Étymologie modifier

Origine incertaine, peut-être de l’arabe ملح, milḥ (« sel »), qui est apparenté à l’hébreu מלח, mélah (« sel »). Selon cette hypothèse le mot viendrait du fait que les dirigeants arabes qui ont fait construire les mellahs forçaient les juifs qui y habitaient de saler les têtes coupées des opposants pour les conserver. Une autre hypothèse donne la paternité à prononciation magrébine de l’arabe meḥalla (« quartier juif dans une ville ; village juif isolé »). Une hypothèse plus près de la sémantique invoque l'hébreu מִילָה, mila (« circoncision, alliance faite à Abraham ») passée en arabe classique sous forme féminine arabe مِلَّة, millah (« religion abrahamique »), puis en arabe marocain ملَّة, mella (« droiture ») (avec raccourcissement de la première voyelle). Reste à expliquer le passage à la forme avec H dévoisé « ح », qui pourrait être une hypercorrection, par ignorance de la vraie valeur du mot « ملَّة ». À noter que l'orthographe « mellah » est déjà la translittération de « ملَّة » (religion de l'alliance abrahamique, en prononciation marocaine), le ta marbota étant noté classiquement « -ah » et la voyelle courte de la première syllabe, « e »; ceci éliminerait toute hypothèse étymologique en rapport avec le sel.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
mellah mellahs
\mɛ.la\

mellah \mɛ.la\ masculin

  1. (Maroc) Quartier juif au Maroc.
    • Les Juifs avaient dans l’ancien Maroc, le privilège de saler les têtes des rebelles. D’où le nom de saloir (mellah) donné au ghetto. — (Robert Brasillach, La Conquérante, Quatrième partie, ch. iii, Librairie Plon, 1943, p. 231)
    • Dans les mellahs, le moqadem des quartiers de la vie musulmane était remplacé par le cheikh el yhoud qui en assurait la police sous l'autorité du gouverneur de la ville. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 30)
    • Ils ne faisaient pas partie de la riche nomenklatura juive des pays arabes, mais des communautés pauvres qui vivaient dans les mellahs, les ghettos du Maroc, et avaient l’habitude de recevoir régulièrement des dons de Juifs fortunés de l’étranger, dont les Rothschild étaient les plus notoires, leur réputation de donateurs étant bien établie. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre XI)
    • Le camion les déposa en contrebas, sur la rive gauche de l’oued Boufakrane, à l’entrée de la ville indigène. La famille d’Amine y vivait, dans le quartier de Berrima, juste en face du mellah. — (Leïla Slimani, Le Pays des autres, Première partie : La guerre, la guerre, la guerre, Gallimard, 2020, page 24)

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Voir aussi modifier

  • mellah sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

Turc modifier

Étymologie modifier

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Nom commun modifier

mellah \Prononciation ?\

  1. Marin, matelot.