Ancien français modifier

Étymologie modifier

De l’ancien bas vieux-francique, du germanique *maidijaną[1] (« blesser, couper, mutiler »), apparenté[1] au moyen haut allemand meidem (« hongre, cheval castré »), meiden (« castration »), au vieux norrois meiða (« blesser »).
Plus avant, du radical indo-européen *mai-, (s)mei[JP] (« couper ») qui donne le gotique maitan (« couper »). Sur cette base sémantique le latin a mutto, misi, missum qui conserve marginalement le sens de « couper, saigner » mais a dérivé celui -principal- de « envoyer un coup, lancer, envoyer », & mutilus (« mutilé »), le grec a μίτυλος, mítulos (« coupé, écorné ») et Μίδας, Mídas (« Midas »).
Cet étymon germanique a donné[JN] magagna (« mutilation, tare ») en italien, mehin (« problème, souci ») en wallon ou encore magagne (« fer cassant ») en français via l'occitan.

Nom commun modifier

meshain *\Prononciation ?\ masculin

  1. Mutilation, blessure, estropiement, maladie, indisposition.
    • Primes ploure por ton mehaing,
      Et l’autrui n’aies en desdaing.
      — (Renclus de Moiliens, de Carité, lxxxii, 4, édition de Van Hamel.)
  2. Mal, dommage, tort, chose fâcheuse, empêchement.
    • Qu’ele est travaillie et lassee,
      Ne puet plus ce maain offrir.
      — (Gervaise, Bestiaire, British Library Additional 28260, f° 99, édition de P. Meyer)
  3. Massacre.
    • De la gent de Borgoingne fisent .i. lait mehain. — (Baudouin de Sebourc, XX, 97, Bocca)
  4. Tare, mauvais état.
    • Ne doyvent rendre ne delyvrer en la marchaulcye de la ville nulz de leurs chevaulx, jusques a tant qu’ilz averoient monstrez le mahain evidant. — (Serment à faire par les compagnons, soldoieurs, Histoire de Metz, IV, 504)
  5. Dol, conduite qui blesse l’honneur.
    • Et aussi par celle manière feray je escrire, poindre et mettre en ce livre le mehaing des maulvaises deshonnestes femmes qui de mal usèrent et eurent blasmes. — (Livre du Chevalier de La Tour, prologue, Bibl. elz.)
  6. Défaut, mauvais état des choses.
    • Et doivent li mestre et li juré prendre le serement de celui qui les pieces de drap sont devant dites, que il cel drap ne rasamblera en nule manière, ne qu’il les pieces ne vaudra a nule ame que il ne li die le mahaing qui dedenz le drap estoit. — (Étienne Boileau, Livre des métiers)

Variantes modifier

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier