Français modifier

Étymologie modifier

→ voir mi-, figue et raisin.
Au XIVe siècle, les figues et les raisins étaient les fruits secs préférés au moment du carême, ce qui explique leur apparition et leur rapprochement dans une locution, mais pas pourquoi les deux fruits y sont opposés.
Au XVe siècle, l’expression, avec « moitié » au lieu de « mi », voulait dire soit « mêlé de bon et de mauvais », soit « tant bien que mal ».
Au XVIe siècle, elle contenait aussi une notion de réciprocité, lors d’un partage de tâches pour arriver à une œuvre commune, l’un s’occupant de la figue, l’autre du raisin.
C’est au XVIIe siècle qu’elle prend le sens utilisé encore aujourd’hui en y ajoutant aussi la signification « moitié forcé, moitié consentant ».
L’apparition du « mi » au lieu de « moitié » est plus récente et daterait du XVIIIe siècle.

Locution adjectivale modifier

mi-figue mi-raisin \mi.fiɡ mi.ʁɛ.zɛ̃\ masculin et féminin identiques invariable

  1. (Sens figuré) Plaisant d’un côté, mais désagréable de l’autre, en demi-teinte, mitigé.
    • Ma mère me répéta, d’un ton mi-figue mi-raisin, qu’il avait dit à la sienne : « Elle est très jolie, Simone ; c’est dommage que tante Françoise l’habille si mal. » — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 301)
    • […] c’est en ces termes que Georges Hardy présentait en 1925 un bilan mi-figue mi-raisin des premières décennies de recherches. — (Sophie Dulucq, Écrire l’histoire de l’Afrique à l’époque coloniale (XIXe-XXe siècles), Éditions Khartala, 2009, page 209)
  2. (Sens figuré) Qui affiche deux attitudes opposées.
    • Tantôt il bruine, tantôt le soleil fait son apparition, ce temps est tellement mi-figue mi-raisin que l’on ne sait vraiment plus comment s’habiller ma bonne dame !
    • Un long convoi de camions encombre la grand-rue, la place : tout le personnel français d’un aérodrome qui partait dans le maquis, avec le patron mi-figue, mi-raisin. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 343)
    • – Les vieux maîtres d’équipage faisaient une drôle de tête.
      — Une drôle de tête ?
      — C’est difficile à te dire : mi-figue mi-raisin, plutôt. Ils ne savaient qu’en dire. Ça les changeait, tu comprends. Ça les désorientait de perdre de vue leurs roselières…
      — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)

Variantes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier