Français modifier

Étymologie modifier

Vient du latin médiéval minoritas, lui même du latin minor. XVe siècle dans son sens juridique (minorité d'âge), XVIIIe siècle dans son sens politique (minorité de suffrages).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
minorité minorités
\mi.nɔ.ʁi.te\

minorité \mi.nɔ.ʁi.te\ féminin

  1. Le petit nombre, par opposition à majorité.
    • L’acquiescence active ou passive d'un vaste nombre d’Allemands au nazisme, la facile soumission de tous, sauf d'une brave et infime minorité, sont des faits d'une profonde signification historique. — (E. L. Woodward, Les origines de la guerre, Oxford University Press, éd. 1944, page 25)
    • C'est ce qui permit à une minorité conquérante, politiquement et socialement dominante, de populations surtout chrétiennes, païennes et zoroastriennes, de consolider l'Islam et de soumettre rapidement les mondes sémitiques et iranien. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
    • Au nom de la bien-pensance, des groupes et des partis politiques instillent des interdits qui chamboulent notre démocratie alors que la voix des minorités devient plus tonitruante que celle de la majorité. — (Réjean Parent, « L'envahissement pernicieux », dans Le journal de Montréal, 1er novembre 2020)
  2. (Spécialement) Partie la moins nombreuse d’une assemblée, qui combat certaines opinions, certaines mesures préférées par la partie la plus nombreuse.
    • Un député, un orateur de la minorité. — La minorité a gagné quelques voix.
    • Sans remonter à l’événement traumatique fondateur que furent les massacres de la Saint-Barthélemy, on rappellera que la minorité réformée fut l'objet, sous Louis XIV, d'un « mémoricide » sans précédent : […]. — (Chantal Bordes-Benayoun, Patrick Cabanel & Colette Zytnicki, Les musées protestants et juifs dans le midi de la France, dans Une histoire à soi: Figurations du passé et localités, sous la direction de Alban Bensa & Daniel Fabre, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015)
  3. État d’une personne mineure.
    • Le privilège de la minorité est de faire déclarer nuls tous les actes que le mineur a faits à son préjudice.
    • M. d’Orsel nous traitait tous comme des enfants, y compris sa fille aînée, que par un calcul de tendresse il se plaisait à rajeunir encore et remettait en minorité par des noms qui rappelaient le couvent. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 156)
  4. (Histoire) (Absolument) Minorité des souverains ou temps qu’a duré cette minorité.
    • Pendant la minorité de Louis XIV. — Les minorités sont ordinairement des temps de troubles.
  5. Groupe social dominé.
    • Osons le dire : au sein de minorités sexuelles, les femmes prennent le pouvoir. Elles le font plutôt par la bisexualité que par l'homosexualité. Le drapeau arc-en-ciel ne doit pas nous cacher que le bloc historique LGBT est passé en matridominance. — (Emmanuel Todd, Où en sont-elles : Une esquisse de l'histoire des femmes, Éditions du Seuil, 2022, p. 193)
    • L’usage abusif du terme de racisme pour qualifier de réels comportements hostiles de minoritaires à l’encontre de majoritaires renvoie à une confusion dans la définition des termes de « majorité » et de « minorité ». Ceux-ci ne désignent pas une réalité quantitative, mais une réalité qualitative. Les femmes sont une minorité sociologique bien qu’elles soient la majorité démographique. — (Hajjat, Abdellali. « Racisme antiblanc », La Revue Nouvelle, vol. 5, no. 5, 2020, pp. 70-74.)
    • En affirmant que les groupes et idéologues hostiles aux droits des minorités sexuelles avaient de « bonnes raisons » de l’être, Emmanuel Macron faisait mine d’ignorer les rapports de domination. — (Perreau, Bruno. « 4. La contre-minorité », Sphères d'injustice. Pour un universalisme minoritaire, sous la direction de Perreau Bruno. La Découverte, 2023, pp. 109-136.)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier