Voir aussi : miserable

Français modifier

Étymologie modifier

(1336) Du latin miserabilis.

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
misérable misérables
\mi.ze.ʁabl\

misérable \mi.ze.ʁabl\ masculin et féminin identiques

  1. Qui est réduit à la misère ; qui inspire la pitié.
    • Les habitants passagers des garnis qui constituent la population nomade de Paris ne représentent malheureusement pas à eux seuls la population misérable. — (Paul-Gabriel d’Haussonville, L’Enfance à Paris, 1879, Calmann-Lévy, p. 231)
    • Les paysans du Lot, il y a vingt ans, étaient misérables, accablés par les hypothèques dont une prospérité relative, survenue à la suite de la guerre, les libéra. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Dans l’excavation […] on descendit les misérables bières de sapin, on les rangea l’une près de l’autre puis […] les fossoyeurs saisirent leurs pelles et comblèrent la tranchée. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Il se disait qu’il était seul au monde, affreusement seul, misérable. Cette idée l’affligeait. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
    • En parlant des choses.
    • Il mène une vie, il a une existence bien misérable. Son sort est misérable. Une santé misérable.
    • (Par hyperbole) Il n’a qu’un misérable cheval dans son écurie. Il n’est couvert que d’un vêtement misérable. Salaire misérable.
  2. Qui inspire une pitié mêlée de mépris ou d’indignation.
    • Aujourd’hui les homélies misérables d’un vieillard cauteleux, ennemi de la République […] ont servi de texte à de nouvelles inculpations […] — (Danton, Déclaration de guerre aux Girondins, à la Convention, le 10 mars 1793, texte du Moniteur universel)
    • Las, dans le petit monde de l’Université, la probité candide ne mène à rien, et l’enthousiasme pèse peu face aux manœuvres misérables de ceux qui ne reculent devant rien pour faire carrière. — (Alexis Liebaert, On achève bien les profs, dans Marianne (magazine), n° 758, 29 octobre 2011, p. 85)
  3. Qui est sans valeur.
    • Un auteur, un livre misérable. — Toutes les raisons qu’il allègue sont misérables.

Synonymes modifier

Réduit à la misère :

Qui inspire la pitié :

Sans valeur :

Dérivés modifier

Traductions modifier

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
misérable misérables
\mi.ze.ʁabl\

misérable \mi.ze.ʁabl\ masculin et féminin identiques

  1. Celui, celle qui vit dans la misère.
    • […] les gens de cour, les favoris recevaient des distributions gratuites de sel, des francs-salés. La taille était une flétrissure pour le misérable, le franc-salé un honneur pour le noble. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • C'est une erreur, les statistiques du XIXe siècle démontrent que les misérables des fabriques cotonnières ou sidérurgiques se suicidaient très peu, et n'étaient absolument pas éthyliques, au contraire de leur bourgeois et petits commerçants. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 78)
  2. (Injurieux) Homme de néant, ou très malhonnête homme.
    • IAlain, du reste, n'était plus le même homme. Lui, si ardent à se venger des misérables qui l'avaient fait veuf, il ne parlait plus d'eux, […]. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 166)
    • J’ai ramené au bien et au repentir des misérables qui, un soir, au détour d’un chemin, avaient voulu m’assommer à coups de hache. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
  3. (Péjoratif) (Parfois) Enfant, jeune homme vicieux.
  4. (Péjoratif) (Parfois) Femme décriée pour sa mauvaise conduite.

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier