Français modifier

Étymologie modifier

(XIXe siècle) De Xavier de Montépin (1823-1902), auteur prolifique de romans populaires, avec le suffixe -ade.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
montépinade montépinades
\mɔ̃.te.pi.nad\

montépinade \mɔ̃.te.pi.nad\ féminin

  1. (Péjoratif) Œuvre de Xavier de Montépin, ou s’en rapprochant par le style, souvent rocambolesque.
    • Au Béarnais du sieur Montépin.

      Ce monarque d’humeur galante,
      Roi par la grâce de la faim,
      Trépassa sous l’arme sanglante
      D’un jésuitique assassin.
      Nouveau Ravaillac, Montépin
      Le poignarde d’une œuvre fade ;
      Pour son ombre quelle estocade !
      Devenir le héros grivois
      D’une plate montépinade,
      C’est être assassiné deux fois !
      — (Jules Jouy, Le Tintamarre, Paris, 3 décembre 1876, page 5)
    • Allons-y donc, pour une fois, de notre montépinade. Une après-midi froide et brumeuse de la fin de décembre 1883, le quartier aristocratique qui avoisine le parc Monceau était mis en émoi par une rumeur éclatante. Une horde de malfaiteurs, déguisés en gens du monde, s’étaient introduit dans une maison de la rue de Thann, trompant la vigilance du concierge, et, en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire (est-ce assez Gaboriau ?) avaient saccagé le coquet entresol habité par une actrice bien connue dans le monde artisitique et littéraire, Mme Marie Colombier. — (Marie Colombier, « L’assaut de la rue de Thann » dans L’Affaire Marie Colombier - Sarah Bernhard, pièces à conviction, Imprimerie E. Bernard & Cie, Paris, 1884, page 15)
    • Dans le même genre ou à peu près, la Lygie chez Acté, de M. Chabannes, épisode colorié, inspiré par le roman de Sienkiewiez. D’ailleurs nous en verrons de pire, toujours tiré du même Quo Vadis ?, cette montépinade érotico-religieuse, la Bible des « dames françaises », qui a sa place marquée entre la cuvette et le crucifix. — (P. Bouillet, Le Radical, Paris, 17 mai 1902, page 2, 3e colonne)
  2. (Par dérision) Écrit raillé pour ses invraisemblances ou ses maladresses, d’où nait souvent un effet de comique involontaire.
    • Dumas fils cravache ses secrétaires : Daudet se laisserait cravacher par eux ; son bon garçonnisme sans limites autorisa Hughes Le Roux à sertir dans Tartarin sur les Alpes cette montépinade chatoyante : « Muet, les bras croisés, Tartarin critique tout haut… » Moins voyante, la collaboration de Paul Arène resterait ignorée sans les révélations de cette bonne pièce de Mirbeau qui désigna le félibre pointilleux du Gil Blas comme ayant écrit certaines Lettres de leur moulin : « le Curé de Cucugnan, les Vieux, la Chèvre de M. Séguin, etc. », pas les plus mauvaises… — (Willy, Lettre du 23 mars 1890, dans Lettres de l’ouvreuse, Léon Vanier, Paris, 1890, page 206)
    • MONTÉPINADE
      Xavier de Montépin laisse derrière lui quelques phrases définitives qui mériteraient les honneurs de l’inscription cunéiforme. Celle-ci, entre autres : « En apprenant la nouvelle de l’attentat odieux dont sa jeune nièce avait été victime, le général fut atterré. Le beau vieillard avait alors soixante-dix ans. Une heure après,
      il en paraissait le double ! » — (Rubrique Échos et Nouvelles, dans L’Aurore, Paris, 5 mai 1902, page 1, 4e colonne)

Traductions modifier

Prononciation modifier