Voir aussi : Montjoie, mont-joie

Français modifier

Étymologie modifier

Voir l’ancien français montjoie.

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
montjoie montjoies
\mɔ̃.ʒwa\

montjoie \mɔ̃.ʒwa\ féminin

  1. Pierre dressée, stèle, ou amoncellement de pierres servant à baliser un chemin de transhumance, un itinéraire de pèlerinage, à marquer la limite d’un territoire, à commémorer une bataille.
  2. (Par extension) (Vieilli) Monceau, importante quantité.
    • Une montjoie de plaisirs.
  3. Bannière.
    • De même, à la guerre, montjoie signifiait la bannière qui indiquait marche de l'armée. — (N. Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, Hachette, Paris 1863)

Apparentés étymologiques modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
montjoie montjoies
\mɔ̃.ʒwa\

montjoie \mɔ̃.ʒwa\ masculin

  1. Titre que l'on donnait au premier roi d'armes (héraut) de France.

Voir aussi modifier

  • montjoies sur l’encyclopédie Wikipédia  

Traductions modifier

Prononciation modifier

Homophones modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

La plus ancienne attestation est sous la forme munjoie — (Chanson de Roland) avec le sens de « cri de guerre des chevaliers » ; la Chanson de Roland associe le mot à « Joyeuse », l’épée de Charlemagne (voir la citation ci-dessous), ce qui est probablement une étymologie populaire, le sens propre semble être « monticule, tas, summum ». D’origine obscure :
  1. En dépit du genre féminin du mot (on s’attendrait à un masculin), du latin Mons Gaudii[1] (« Mont de la joie ») → voir Montjoie, Montjoi, Joyeuse et Jouy pour des toponymes apparentés et qui, en latin chrétien, a pu désigner le paradis, le « royaume de Dieu ».
  2. Certains, en raison des gentilés en -jovien, -joricien de certains toponymes (→ voir Montjovien et Montjoricien) et de l’association avec saint Denis (le cri de guerre est aussi Montjoie saint Denis ! - voir citation ci-dessus), l’apparentent à Saint-Denis dont le nom latin aurait été Mons Jovis → voir Jeumont, Montgé-en-Goële, Montjaux, Montjovet et Montjoux.
  3. Une possible origine serait le mot francique Mundgawi qui signifie protège-pays[2]

Nom commun modifier

montjoie féminin

  1. Colline, hauteur.
  2. (En particulier) (Catholicisme) Endroit où l'on peut apercevoir pour la première fois le sanctuaire visé lors d'un pèlerinage ; généralement une petite colline[3].
  3. Monceau, tas, en particulier de pierres.
    • Une grosse mongoye de terre.
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
  4. Abondance, tas, masse, quantité considérable.
    • …apporterent une grand monjoie de fagos.
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Recourir une montjoye d’or et d’argent. — (Rabelais, Quart Livre, 1552)
  5. Foule.
    • a montjoie, en foule, en masse.
  6. Abondance, comble, multitude, trésor.
    • Ta maistresse est de douceur la montjoye. — (Clément Marot, Épigramme CXXXVIII, 1527)
  7. Summum.
    • Ta victoire […] jusqu’aux cieulx en touchoit la montjoie.
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

Variantes modifier

Synonymes modifier

Interjection modifier

montjoie *\Prononciation ?\

  1. Montjoie, cri de guerre des chevaliers français.
    • Li Emperere s’est culcet en un pret,
      Sun grant espiet met à sun chef li bers
      Icele noit ne se voelt il desarmer,
      Si ad vestut sun blanc osberc safret,
      Lacet sun helme ki est ad or gemmez,
      Ceinte Joiuse, unkes ne fut sa per,
      Ki cascun jur muet .xxx. clartez.
      Asez savum de la lance parler
      Dunt Nostre Sire fut en la cruiz naffrez :
      Carles en ad l’amure, mercit Deu !
      En l’oret punt l’ad faite manuverer.
      Pur ceste honur e pur ceste bontet
      Li nums Joiuse l’espée fut dunez.
      Barun franceis ne l’ deivent ublier :
      Enseigne en unt de Munjoie crier
      Pur ço ne ’s poet nule gent cuntrester.
      — (Chanson de Roland)
      L’Empereur s’est couché dans un pré ;
      Il a mis sa grande lance à son chevet, le baron ;
      Car il ne veut pas se désarmer cette nuit.
      Il a vêtu son blanc haubert, bordé d’orfroi ;
      Il a lacé son heaume gemmé d’or ;
      Il a ceint Joyeuse, cette épée qui n’eut jamais sa pareille,
      Et qui chaque jour change trente fois de clarté...
      Nous pourrions vous parler de la lance
      Dont Notre-Seigneur fut percé sur la croix :
      Eh bien ! Charles, grâce à Dieu, en possède le fer
      Et l’a fait enchâsser dans le pommeau doré de son épée.
      À cause de cet honneur, à cause de sa bonté,
      On lui a donné le nom de Joyeuse ;
      Et ce n’est pas aux barons français de l’oublier,
      Puisqu’ils ont tiré de ce nom leur cri de Montjoie ;
      Et c’est pourquoi aucune nation ne leur peut tenir tête.
    • L’enseigne Carle n’i voelt mie ublier,
      Munjoie escriet e haltement e cler.
      Rollant apelet sun ami e sun per :
      Sire cumpainz, à mei kar vus justez.
      — (La Chanson de Roland)
      Mais Olivier ne veut pas oublier la devise de Charles :
      Montjoie ! Montjoie ! » crie-t-il d’une voix haute et claire.
      Il appelle Roland, son ami, son pair :
      Compagnon, venez vous joindre à moi.

Variantes modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier

  1. « montjoie », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  2. Anne Lombard-Jourdan, Saint-Denis lieu de mémoire, 2000
  3. Jean Chélini et Henry Branthomme, Les chemins de Dieu : histoire des pèlerinages chrétiens des origines à nos jours, Paris, Hachette, 1982, p. 195.