Voir aussi : Mortier

Français modifier

Étymologie modifier

(c. 1150) Du latin mortarium.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
mortier mortiers
\mɔʁ.tje\
 
Le mortier coule dans la brouette.(1)
 
Un mortier et son pilon. (3)
 
Un ancien mortier (4)
 
Un mortier de 120. (5)
 
Le procureur Auguste Fropo coiffé d'un mortier. (8)

mortier \mɔʁ.tje\ masculin

  1. (Maçonnerie) Mélange pâteux, destiné à durcir, d’un liant et d’agrégats, servant à lier et sceller les pierres, les parpaings ou les briques d’une construction. Généralement il s'agit d'un mélange de sable, de ciment ou de chaux et d'eau.
    • L’hydrate de chaux en pâte, tel qu’il convient aux mortiers, est obtenu de la même manière, mais en ajoutant plus d'eau, pour préparer une pâte fluide qui prend plus de consistance par l’extinction (hydratation) des dernières particules de chaux. — (A. Payen, Précis de chimie industrielle : à l’usage des écoles préparatoires aux professions industrielles, des fabricants et des agriculteurs, 3e édition, volume de texte, Paris : Librairie Hachette, 1855, page 339)
    • Grâce à la bonté des mortiers, ces masses renversées ne se sont point disjointes et sont là comme des rochers […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Les sables sont les matières que l’on mélange le plus habituellement à la chaux pour former les mortiers ; ils doivent être rudes au toucher et crier quand on les serre dans la main. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 21)
    • Ils avaient tamisé du sable pour recueillir le plus fin qui servirait à faire le mortier. Les débris étaient retamisés sur un tamis aux mailles plus grosses qui laissaient passer les gravillons. Il ne restait plus que la caillasse qui servirait à faire le béton. — (Édouard Bled, J’avais un an en 1900, Fayard, 1987, Le Livre de Poche, page 158)
    • Ce coffrage est rempli de mortier autolissant et autonivelant et peut recevoir tous les revêtements classiques de sols. — (L’Architecture d’aujourd’hui, no n° 267 à 269, Armand Margueritte, 1990, page 174)
    • Pour plus d’étanchéité et de résistance au vent, l’embarrure des tuiles plates était faite au mortier de façon très soignée. — (Jean-Louis Boithias & Corinne Mondin, La maison rurale en Basse-Normandie, éditions Créer, 2001, page 41)
    • La Chape Liquide de Lafarge est un mortier prêt-à-l’emploi (chape autolissante et autonivelante) à base de sulfate de calcium (anhydrite) pour la réalisation de chape de sol flottante ou désolidarisée destinée à recevoir tous types de revêtements. — (Copropriété & Travaux, Hiver 2009, page 37)
  2. (Sens figuré) Sorte de matière pâteuse et épaisse.
  3. (Cuisine, Pharmacie) Récipient qui est fait d’une matière dure et résistante (métal, pierre, bois, granit, verre), et dont on se sert pour piler certaines substances que l’on veut réduire en poudre ou en pâte.
    • Ce matin-là, dans sa chambre, une pièce au nord, un peu assombrie par le voisinage des platanes, meublée simplement de son lit de fer, d’un secrétaire en acajou et d’un grand bureau, où se trouvaient un mortier et un microscope, il achevait, avec des soins infinis, la fabrication d’une fiole de sa liqueur. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893)
    • L’usage des moulins pour la transformation du blé en farine paraît avoir été introduit en Europe par les Romains après la conquête de l’Asie ; auparavant on se servait probablement de pilons et de mortiers, ou même simplement de pierres. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 107)
    • Quoi ! Celui qui, d’un pas léger, courait les sentiers de Vouvray, est-ce le même que nous voyons assis dans la poussière d’un village baoulé au seuil d'une pauvre case de palmes et de bambous et qui tire l’âcre fumée d'une courte pipe en terre tandis que sa femme pile le mil dans un mortier en bois d’émien ? — (Maurice Bedel, Le mariage des couleurs, 1951, II, 5)
  4. (Vieilli) Bouche à feu utilisée pour lancer des boulets comme une bombarde ou un canon court.
  5. (Militaire) Pièce d’artillerie se chargeant en principe par la bouche, formé d’un tube muni d’un percuteur fixe et tirant des obus avec une trajectoire courbe presque verticale, utilisé dans les opérations d’infanterie, en particulier pour les tirs indirects.
    • Le père n’a guère perçu que quelques coups qui font penser à des tirs de mortier. Mais tout le reste n’est que fusillade, tir de mitrailleuse et grenades. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 37, Robert Laffont, 1968)
    • Ce soudain branle-bas de combat gagna jusqu'à l’intendance. On vit des secrétaires, cuisiniers et autres non-combattants entourer les instructeurs pour s’initier rapidement au maniement du bazooka et du mortier de tranchée, et apprendre l'art de poser une mine. — (Peter Elstob, Bastogne : la bataille des Ardennes, traduit par André Comhaire, Verviers : Gérard & cie (collection Marabout), 1970, page 51)
    • C’est la société Brandt qui fixe le standard du mortier d'infanterie, avec ses deux modèles conçus dans les années 1920, le 81 mm et le 60 mm. — (mortier, article Wikipédia)
  6. (Par extension) Sorte de gros pétard qui peut servir de projectile.
    • Dans une gerbe colorée et assourdissante échappée d’un tube en carton guère plus encombrant qu’un journal roulé, des projectiles fusent dans la nuit et illuminent par milliers les affrontements. L’utilisation par les émeutiers de « mortiers d’artifice » (« chandelles romaines » dans la nomenclature des fabricants) contre les forces de l’ordre n’a rien de nouveau. Mais, depuis trois jours, elle témoigne de l’existence de stocks apparemment inépuisables. Et d’une grande inventivité en matière d’approvisionnement. — (Le Monde, Mort de Nahel M. : comment les mortiers d’artifice, dirigés vers les forces de l’ordre, sont devenus l’arme de base des émeutes, 1er juillet 2023)
  7. (Histoire) Coiffe de protection du XVIe qui se portait sous le casque.
  8. Coiffure ronde, comme une toque, de velours noir, bordée de galon d’or, que les présidents et le greffier en chef du parlement français portaient dans l’exercice de leurs fonctions, et qui est encore aujourd’hui la coiffure des présidents des cours de justice.

Synonymes modifier

Mélange pâteux servant en maçonnerie
colle
Pièce d’artillerie à chargement par la bouche
lance-mines

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Mélange pâteux servant en maçonnerie
béton

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • mortier sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

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Nom commun modifier

mortier *\Prononciation ?\ masculin

  1. Mortier (mélange pâteux).
    • Qu’il est de pierre et de mortier — (Roman d’Eneas, ms. 60 français de la BnF, f. 175v. b.)

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier