Français modifier

Étymologie modifier

Du moyen français moue, issu de l’ancien français moe (« grimace »), emprunt au vieux-francique *mauwa, d’où le moyen néerlandais mouwe « grosse lèvre ».

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
moue moues
\mu\

moue \mu\ féminin

  1. Grimace que l’on fait en rapprochant et en allongeant les lèvres, en signe de dérision ou de mécontentement.
    • Vos deux lèvres s’allongent comme si vous faisiez la moue : d’où vient que si vous la voulez faire à quelqu’un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U. — (Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670, acte I, scène 4)
    • Quand on lui demandait son avis, il répétait poliment l’opinion de la majorité. Rien ne parvint à lasser sa patience, ni les rêves creux du marquis qui parlait des Bourbons comme au lendemain de 1815, ni les effusions bourgeoises de Roudier, qui s’attendrissait en comptant le nombre de paires de chaussettes qu’il avait fournies jadis au roi citoyen. Au contraire, il paraissait fort à l’aise au milieu de cette tour de Babel. Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la République, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d’homme grave. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 96-97)
    • Elle le regarda avec une moue un peu moqueuse qui retroussait ses yeux noirs, et cette expression lui venait de ce qu’elle se savait aimée et qu’elle n’était pas fâchée de l’être et de ce que cette figure-là irrite un amoureux, l’excite à se plaindre, l’induit à se déclarer s’il ne l’a pas encore fait, ce qui était le cas d’Évariste. — (Anatole France, Les Dieux ont soif, Calmann-Lévy, 1912, chap. 3, p. 31)
    • Nazira ne put dissimuler une moue de contrariété. Mais elle cacha adroitement sa pensée. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, Éditions Corrêa, 1940)
    • Poulouc n’eut qu’une moue pour signifier qu’il n’entendait que couic à ce genre de problème. — (René Fallet, Le Beaujolais nouveau est arrivé, Éditions Denoël, Paris, 1975, chap. 8)
    • Ted Neuville est un « crâne d’œuf » typique, chauve, imberbe et affublé de lunettes, du genre qui, en d’autres temps, aurait servi de modèle à une pub pour un antivirus. Il hausse son absence de sourcils avec une moue désabusée. — (Jean-Marc Ligny, Exodes, éd. L’Atalante, 2012, chap. 22)

Dérivés modifier

  • faire la moue (bouder, témoigner de la mauvaise humeur par son silence et par son air)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Homophones modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier

Breton modifier

Étymologie modifier

Du moyen breton moe[1][2].

Nom commun modifier

Mutation Singulier Pluriel
Non muté moue moueoù
Adoucissante voue voueoù

moue \ˈmweː\ masculin ou féminin (l’usage hésite)

  1. (Zoologie) Crinière.
    • Homañ a zo hir he bleo ’vel moue eul loen-kezeg. — (Jules Gros, Le Trésor du breton parlé - Première Partie : Le Langage figuré, 2e éd. revue et augmentée, 1970, p. 33)
      Celle-ci a les cheveux longs comme la crinière d’un cheval.

Dérivés modifier

Références modifier

  1. Jehan LagadeucCatholicon, Tréguier, 1499
  2. Albert Deshayes, Dictionnaire étymologique du breton, Le Chasse-Marée, Douarnenez, 2003, page 523b