Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser) Dérivé de mouton, avec le suffixe -er.

Verbe modifier

moutonner \mu.tɔ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se moutonner)

  1. (Vieilli) Rendre frisé et annelé comme la laine d’un mouton.
    • Les chevaux barbes sont plus communs, ils ont l’encolure longue, fine, peu chargée de crins et bien sortie du garrot, la tête belle, petite et assez ordinairement moutonnée, l’oreille belle et bien placée […] — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 536)
    • Le cheval tire péniblement votre famille ; hélas ! vous n’avez plus aucun amour-propre, en lui voyant les flancs rentrés, et deux os saillants aux deux côtés du ventre ; son poil est moutonné par la sueur sortie et séchée à plusieurs reprises, qui, non moins que la poussière, a gommé, collé, hirsuté le poil de sa robe. — (Honoré de Balzac, Petites misères de la vie conjugale)
  2. (Argot) Dénoncer.
  3. (Intransitif) Se former comme la mer, un lac, une rivière dont les eaux commencent à s’agiter et à blanchir.
    • L’échelonnement des haies
      Moutonne à l’infini, mer
      Claire dans le brouillard clair
      Qui sent bon les jeunes baies.
      — (Paul Verlaine, 13, dans Sagesse, 1875)
    • Ils s’assirent en ligne sur le parapet de granit et regardèrent moutonner les flots. — (Guy de Maupassant, La maison Tellier, 1881, collection Le Livre de Poche, page 17)
    • Sais-je où s’en iront tes cheveux
      Crépus comme mer qui moutonne
      Sais-je où s’en iront tes cheveux
      Et tes mains feuilles de l’automne
      Que jonchent aussi nos aveux
      — (Guillaume Apollinaire, Marie, dans Alcools, 1913)
  4. (Intransitif) (Littéraire) (Rare) Se presser comme des moutons en troupeau.
    • Quasimodo vit alors distinctement moutonner dans le Parvis un effrayant troupeau d’hommes et de femmes en haillons. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
    • La bande joyeuse moutonnait autour d’un blond jeune homme, cheveux lustrés et bouclés, joues et lèvres peintes du plus bel incarnat, mains potelées et couvertes de pierreries. — (Paul Lafargue, Pie IX au Paradis, 1890)
    • Nicolas Bieswal orne son exlibris de ses armes devenues illégales, mais néanmoins tranquillement portées. Michel-Donatien de Crayencour fait graver le sien à Paris, et met autour de son blason des Cupidons moutonnant dans une espèce de gloire rococo. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 62)
  5. (Intransitif) (Désuet) (Élevage) Exercer le métier de moutonnier, de berger itinérant.
    • Nous autres, pauvres, il faut attendre presque la fin de l’existence pour s’arrêter de moutonner, et toi, voilà ! […] — (Roger Boussinot, Vie et mort de Jean Chalosse moutonnier des Landes, 1976)
  6. (Pronominal) Se couvrir de petits nuages blancs qui forment des flocons pressés, en parlant du ciel.
    • Le ciel moutonnait à l’horizon, se mêlant aux têtes sombres et arrondies des arbres. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi modifier

Références modifier