Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1) (1559, dans le sens 3)[1] Francisation de l’italien moscardino (même sens : « dragée ou pastille au musc »), dérivé de moscado, du latin muscus (« musc »)[2]. Randle Cotgrave référence également les formes moschardin et musquardin[3]. Le nom de muscardin a été donné au rongeur à cause de son odeur musquée[4].
(Nom commun 2) (1762) Francisation de l’occitan provençal muscardino[5], apparenté au mot précédent. Le nom de la dragée à la coriandre a été donné au ver à soie desséché par analogie de forme et de couleur[6][7].

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
muscardin muscardins
\mys.kaʁ.dɛ̃\
 
Un muscardin (1).
 
Du muscardin (2)

muscardin \mys.kaʁ.dɛ̃\ masculin

  1. Espèce de petit mammifère rongeur, d’Europe et d’Asie, nocturne et hibernant, au pelage roux, à queue touffue et avec de grands yeux noirs.
    • Le muscardin était autrefois commun dans les haies et taillis, mais il est aujourd’hui de plus en plus rare, suite à la destruction de son habitat par l’homme. Le muscardin passe environ la moitié de sa vie endormi. Lorsqu’il est éveillé, il est toujours dans les arbres, à faire des acrobaties sur les plus fines brindilles, sa queue servant de balancier. — (Corinne Derons, Le muscadin, lunivers-des-animaux.e-monsite.com, 17/08/2018)
  2. Cépage aux grappes de taille moyenne et de forme cylindrique et compacte, aux baies ovoïdes, noires-bleutées, vinifié avec le grenache, la syrah ou le mourvèdre.
    • Le muscardin est un cépage d’appoint qui entre dans la fabrication de plusieurs vins méridionaux. Il leur apporte une note de fraîcheur ainsi qu’un arôme floral. — (Le cépage Muscardin, avis-vin.lefigaro.fr, consulté le 04/02/2019)
  3. (Désuet) Pastille ou dragée aromatisée au musc, utilisée sous ce nom essentiellement aux XVIe et XVIIe siècles.
    • Pour les delicats & plus friands on fait des muscardins. Prenez le tiers d’une noix muscade confite, trois dragmes d’écorce de citron, & aucant de mirabolan confit, demi dragme d’ambregris & autant de musc, du sucre le double de tout & avec le mussilage de la gomme tragacant tirée en eau de buglofe, faites-en des muscardins. — (André du Laurens traduit par Théophile Gelée, Toutes les oeuvres de Me André Du Laurens, sieur de Ferrières, Du Petit-Val, 1621, page 40)
    • La matiere ordinaire des Suppositoires, est le miel, commun, cuit en une consistence solide & qui puisse se casser étant refroidi, duquel on fait de petites quilles de la longueur du doigt [...]. On se contente aussi quelque fois de Suppositoires faits avec du Savon coupé en petite pyramide, puis huilé, pour le mieux introduire dans le fondement. Il y en a aussi qui y introduisent des muscardins, en lieu de suppositoires. — (Moyse Charas, Pharmacopée royale galénique et chymyque, Paris, 1676, page 127)

Notes modifier

  • Peut être utilisé avec une majuscule (Muscardin) pour mettre en avant le fait qu’on donne un caractère générique au mot.

Synonymes modifier

Rongeur :

Cépage et dragée :

Dérivés modifier

Rongeur (exemples) :

Hyperonymes modifier

rongeur (simplifié)

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
muscardin muscardins
\mys.kaʁ.dɛ̃\

muscardin \mys.kaʁ.dɛ̃\ masculin

  1. (Provence) (Désuet) Dragée formée d’une graine de coriandre enrobée de sucre.
    • Les petites dragées qu’on appelle Muscardins ne sont que de la coriandre recouverte de sucre ; on en met dans les massepains ou boëttes qu’on donne dans les jours de réjouissance ou de cérémonie. — (M. Imbert et M. Dupuy des Esquilles, Leçons de botanique, faites au jardin royal de Montpellier, Hollande, 1762, page 134)
    • J’ai acheté un sou de MUSCARDIN. Dites : un sou de DRAGÉES DE CORIANDE.Muscardin est le nom d’une espèce de loir, petit quadrupède rongeur qui dort tout l’hiver. — (J.-B. Reynier, Les provençalismes corrigés, Marseille, 1878, page 125)
    • On offrait aussi aux enfants les « Muscardins ». Ces bonbons étaient en réalité des graines de coriandre enduites d'une pâte sucrée. — (Jean-Louis Caserio, Ou mentounasc per ou bachelerà, Société d’art et d’Histoire du Mentonnais, 2000, page 33)
  2. (Par analogie) (Désuet) Ver à soie desséché suite à une maladie appelée « muscardine ».
    • Les maladies les plus fâcheuses parmi les vers à soie sont celles qu’on a nommées la muscardine et la maladie des morts blancs, ou des morts flats. La première a été ainsi nommée, parce que les vers qui meurent de cette maladie prennent la couleur et la forme de petites dragées, qu’on nomme dans quelques contrées du midi des muscardins. — (Louis Benoît Guersant, Essai sur les épizooties, Panckoucke, 1815, page 89)
    • Il n’y a pas lieu de poser la question de la transmission de la muscardine par hérédité, puisque tout ver muscardin meurt avant d’arriver à l'état de papillon — (E. Maillot et François Lambert, Traité sur le ver à soie du mûrier et sur le mûrier, Coulet et fils, Montpellier, 1906, page 152)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • muscardin sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier

  1. Girolamo Ruscelli, Les secrets du S. Alexis Piemontois (traduit de l’italien), volume 2, Imprimerie de Christophle Plantin, Anvers, 1559, page 42
  2. Dictionnaire Treccani, « moscardino »
  3. Randle Cotgrave, A dictionarie of the french and english tongues, Adam Islip, Londres, 1611
  4. Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon, Histoire des animaux quadrupèdes, Imprimerie royale, 1775, page 356
  5. Frédéric Mistral, Tresor dòu Felibrige, 1878
  6. Pierre-Augustin Boissier de Sauvages, Mémoires sur l’éducation des vers à soie, Gaude, Nîmes, 1763, page 75
  7. Pierre Hubert Nysten, Recherches sur les maladies des vers à soie, Imprimerie impériale, 1808, page 12