muser
Étymologie
modifier- (Date à préciser) De l’ancien français muser, origine incertaine. On y a vu un dérivé du radical mus, « museau » ; de sorte que muser serait « tenir le museau béant, la bouche béante ». D’autres y voient le latin mussare, « parler entre les dents, hésiter » ; mais les lettres et même le sens concordent mal. Huet alléguait le latin musa, « muse » ; muser serait « se livrer aux muses, à l’étude, à la contemplation, etc. ». Les patois suisses ont musen, « être triste », mus, « mélancolie ». Enfin, l’allemand offre Musse, « loisir », haut allemand muezôn, « être oisif », ce qui, d’après Littré, est la dérivation la plus probable.
Verbe
modifiermuser \my.ze\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Flâner ; perdre son temps à des riens ; musarder.
Il vit venir le facteur du télégraphe qui, sans se presser, musait à droite et à gauche.
— (Hector Malot, En famille, 1893)Elle apportait un chapeau à la baronne, elle avait musé tout le long du boulevard, avec ses yeux d’un bleu de pervenche, son nez rose, sa bouche qui riait toujours, dans le plus adorable des petits visages qu’on pût voir.
— (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)Attends-moi un peu, mauvais chien, avec ta chique… Eh ! te voilà déjà ! tu n’étais pas loin ! Je vais te faire muser en route, moi...
— (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)De l’autre côté, sur la rue, les enfants insolents musaient, jouaient aux billes, troussaient leurs jupons, au-dessus du ruisseau.
— (Colette, Sido, 1930, Fayard, page 17)Sans doute aurais-je musé dans des chemins de traverse, sans doute aurais-je écrivaillé de droite et de gauche, sans doute n’aurais-je pas concentré mes efforts si une main ferme ne m’avait constamment maintenu ou ramené dans la voie rectiligne où j’avais décidé de marcher.
— (Joseph Caillaux, Mes mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)Je crois qu’il a eu pitié de ma solitude ; reprenant une coutume d’adolescent depuis longtemps interrompue, il venait, presque chaque soir, frapper à ma porte, sous prétexte de muser dans ma bibliothèque ; puis il s’asseyait, et nous causions quelques moments.
— (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)Le promeneur hasardé, quant à lui, musait, musardait. […]. Simultanément, il badait, badait les badauds du quartier populeux devenu presque exclusivement populaire.
— (Bernard Jannin, Ça sent le tabac, Éditions Champ Vallon, 2013)
- (Chasse) Entrer en rut, en parlant du cerf.
Les cerfs commencent à muser.
- (Musique) Émettre un bruit sourd la bouche fermée.
... elle préférait les garçons parce que les filles sont trop prévisibles, mais cela ne voulait rien dire et elle le savait. Prévisible ! musait-elle. Est-ce que je suis prévisible, moi ?
— (La nuit d'Ostende de Paule Noyart, édition France Loisir, page 16)
Synonymes
modifierApparentés étymologiques
modifierDérivés
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « muser [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « muser [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « muser [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifierRéférences
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (muser), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « muser », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifierVerbe 1
modifiermuser *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Penser, ruminer, réfléchir.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- S’amuser, perdre son temps.
- Entrer en rut, en parlant du cerf.
- Jouer de la musette.
Dérivés
modifierDérivés dans d’autres langues
modifier- Français : muser
Verbe 2
modifiermuser *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Composer de la poésie.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- Faire de la musique.
Verbe 3
modifiermuser *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Variante de mucier.
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage