Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de avoir et de cure.

Locution verbale modifier

n’avoir cure \n‿a.vwaʁ kyʁ\ transitif indirect (se conjugue → voir la conjugaison de avoir)

  1. Ne pas se soucier, ne pas se préoccuper de quelque chose.
    • S’il te plaisait m’aimer, par tes yeux je te jure
      Que d’une autre amitié jamais je n’aurais cure.

      — (Pierre de Ronsard, Élégies, 1565, dans Œuvres, t. 4, A. Lemerre, 1891, p. 12)
    • Nous allons reprendre notre vie d’insouciance, oubliant tous les vilains spectacles, toutes les vilaines pensées du monde que nous venons de traverser ; nous allons être parfaitement ignorants et n’avoir cure que de nous aimer. — (Émile Zola, Aventures du grand Sidoine et du petit Médéric dans Contes à Ninon, 1864, chap. 12)
    • Il s’occupait de les faire agir, de les faire parler, mais quant à les loger et à les vêtir, il n’en avait cure. — (Ernest Legouvé, Soixante ans de souvenirs, 1886, 2e partie, chap. 11, section VII)
    • Non, reprit Mme Verdurin, je trouve que vous ne devez pas souffrir davantage cette promiscuité honteuse avec un personnage flétri qui n’est reçu nulle part, ajouta-t-elle, n’ayant cure que ce ne fût pas vrai et oubliant qu’elle le recevait presque chaque jour. — (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, t. 6, La Prisonnière, Nouvelle Revue française, 1923, p. 144)
    • Ses rasoirs, à manche d'agate, coupaient bien, et il arborait un tablier de basaine blanche, immaculé, détail dont il n’aurait eu cure douze ans auparavant. — (Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, Éditions Gallimard, 2011)

Synonymes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier