Français modifier

Étymologie modifier

(Date à préciser)  Composé de petit et de maître.

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
petit-maître petits-maîtres
\pə.ti.mɛtʁ\

petit-maître \pə.ti.mɛtʁ\ masculin (pour une femme, on dit : petite-maîtresse) (orthographe traditionnelle)

  1. (Désuet) Jeune élégant, à la mode, prétentieux.
    • Le Petit-Maître corrigé — (Titre d’une pièce de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, 1734)
    • Cet homme semblait avoir toute la politesse importune, tout le bavardage fatigant d’un petit-maître français de la vieille école. — (Gérard de Nerval, La Métempsychose, in Nouvelles et fantaisies, 1855, page 39)
    • Cependant, le caractère vraiment ornemental et architectural des armoiries, qui ne tolérait pas une représentation des objets sous leur forme parfaitement naturelle, se conserva […] jusqu’au milieu du 16e [siècle]. Depuis, les bonnes traditions allèrent s’affaiblissant, jusqu’au 19e qui a été témoin de la décadence complète de cet art vénérable, dont il semble qu’on eût oublié même les principes les plus élémentaires. Les armoiries qui offrirent le spectacle écœurant de lions pleins de mansuétude dont l’attitude chancelante fit supposer qu’ils étaient pris de vin, de sauvages minés par la phtisie ou bien se pavanant en petits-maîtres sauf le costume, d’aigles à l’air de serins de canarie, de casques en forme de melon ou de bonnet de nuit, inondèrent le monde. — (Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : précédé d’un Dictionnaire des termes du blason, tome 1 (A–K), G. B. van Goor Zonen, Gouda, 1884)
  2. (Par extension) (Péjoratif) Artiste peintre de second plan.
    • J’ai admiré surtout les petits maîtres français du XVIIIe siècle : Lancret, Chardin, Greuze, Watteau ; tous charmants, élégants, fins, d’une touche légère et prompte, la couleur un peu effacée, mais harmonieuse ; — c’est la fleur de la galanterie. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • En trois mots, Pierre expédia les petits maîtres hollandais et les Italiens mollassons, avec tout l’irrespect qui leur est dû. — (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)
    • Cette fin de l’ère rococo dans les Pays-Bas autrichiens laisse le même arrière-goût pâteux que les natures mortes des petits-maîtres flamands de l’époque, avec leurs fruits, leur foie gras en croûte, et leurs cadavres de bêtes sur des plats de vermeil et des tapis turcs. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 102)

Variantes orthographiques modifier

Synonymes modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin petit-maître
\pə.ti.mɛtʁ\

petits-maîtres
\pə.ti.mɛtʁ\
Féminin petite-maîtresse
\pə.tit.mɛ.tʁɛs\
petites-maîtresses
\pə.tit.mɛ.tʁɛs\

petit-maître \pə.ti.mɛtʁ\ masculin (pour une femme, on dit : petite-maîtresse)

  1. (Désuet) Particulièrement exigeant, à la limite du raisonnable, quant à ses propres besoins.
    • Pendant trois jours et trois nuits sans se lasser, [la tigresse] creusa la terre et le rocher avec ses ongles et ses griffes, n’ayant pour toute nourriture qu’une demi-douzaine de rats, ce qui lui fit faire la grimace, car elle était délicate et même un peu petite-maîtresse ; elle n’aimait que les fleurs, les parfums, et les animaux des forêts. — (Alfred Assollant, Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, 1867)

Traductions modifier

Prononciation modifier