Français modifier

Étymologie modifier

Du néerlandais placken (« coller, rapiécer »).

Verbe modifier

plaquer \pla.ke\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se plaquer)

  1. Appliquer une chose sur une autre.
    • Modeste plaquait chaque fil de coton avec une perfection à désespérer des brodeuses. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Pendant les intervalles de calme, il regardait avec de grandes pitiés sa face convulsionnée, son corps amaigri, sur lequel les jupes plaquaient, pareilles à un linceul. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
  2. (En particulier) Recouvrir d’or ou d’argent laminé des bijoux, de la vaisselle de cuivre ou de tout autre métal.
    • Plaquer des bijoux, de la vaisselle.
  3. (Menuiserie) Coller une plaque de bois précieux sur un bois commun ou un bois aggloméré.
  4. Coller un élément décoratif métallique sur du bois.
    • C’était une chambre de ce temps-là, — une chambre de l’Empire, parquetée en point de Hongrie, sans tapis, où le bronze plaquait partout le merisier, d’abord en tête de sphinx aux quatre coins du lit, et en pattes de lion sous ses quatre pieds, puis, sur tous les tiroirs de la commode et du secrétaire, en camées de faces de lion, avec des anneaux de cuivre pendant de leurs gueules verdâtres, et par lesquels on les tirait quand on voulait les ouvrir. — (Jules Barbey d'Aurevilly, Le Rideau cramoisi, 1874, réédition Gallimard, collection Folio Classique, pages 66-67)
  5. (Sens figuré) (Péjoratif) Joindre deux choses qui ne vont pas ensemble.
    • Je trouve que la musique est plaquée sur le texte.
  6. (Familier) Abandonner ; quitter ; laisser tomber.
    • — Je plaque Machin. Il parle de me décoller. Je lui ai dit : Oh ! là, là, mon petit ! T’as jamais cassé trois pattes à un canard. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 104)
    • Après quelques coucheries clandestines, Geneviève plaqua sans ménagements son artiste, qui déclara, du reste, en avoir sa claque. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 30)
    • Un ancien petit ami doté d'une bite XXL lui avait fait mal et elle l’avait plaqué comme on lâche sa cuillère lorsque l’alarme d’incendie se met à hurler. — (Jim Harrison, Chien Brun, le retour, chapitre 1, dans Les Jeux de la nuit, traduit de l'anglais par Brice Mathieussent, Paris : Éditions Flammarion, 2010)
    • Bien sûr que j'ai déjà eu des copains, […]. Mon dernier mec, je l’ai plaqué il y a 15 jours, parce qu'il était un peu trop jeune pour moi, niveau sexuel ! — (Alain Berthoud, Banlieue Sud : Garçons et Filles, Lulu.com, 2015, page 147)
    • J'ai plaqué mon chêne
      Comme un saligaud
      Mon copain le chêne
      Mon alter ego.
      — (Georges Brassens, Auprès de mon arbre, in Je me suis fait tout petit, 1956)
  7. (Rugby) (Football canadien) Faire tomber l'adversaire porteur du ballon.
    • Il s'est fait plaquer sèchement.
  8. (Lutte et catch) Faire tomber l'adversaire et le maintenir le dos au sol.
    • (Par analogie)Faire mine de rien, surtout faire mine de rien, […]. Mais essayez donc de faire mine de rien quand un type vous empoigne et vous plaque au mur avec plus de force qu'un taureau. — (Marie Causse, Bleu tatouage, L'Arpenteur, 2014, chapitre 7)
  9. (En parlant des cheveux) Les aplatir.
  10. (Musique) Frapper du même coup les notes qui constituent un accord.
    • Le pianiste plaqua des accords. — (Paul Adam, Chair molle, 1885)
  11. (Pronominal) Se serrer étroitement, s'aplatir.
    • Se plaquer au sol, se plaquer contre quelqu'un.

Dérivés modifier

Antonymes modifier

(Musique) Jouer simultanément les notes d'un accord

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

  •   plaquer figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : bijou.

Traductions modifier

Prononciation modifier

Références modifier