Français modifier

Étymologie modifier

Dérivé d’un verbe du latin populaire *punctiare « piquer ». En ancien français, ponçon « instrument terminé en pointe pour percer », utilisé pour marquer les ouvrages d’or ou d'argent.

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
poinçon poinçons
\pwɛ̃.sɔ̃\
 
Poinçon utilisé par les poinçonneurs pour valider les tickets avant l’avènement des composteurs (1).
 
Poinçon de l’or (6).

poinçon masculin

  1. Instrument métallique, généralement d’acier, qui a une pointe pour percer.
    • Le motard découvrit ce qu’il cherchait dans l’une des poches pratiquées dans le capitonnage des portières et, sans se donner la peine de procéder à une vérification, il dégonfla les pneus de la traction de quatre coups de poinçon, ramassa le couteau, réenfourcha sa machine et fila. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, première partie, chapitre III)
    • Sois oublieux de toutes choses.
      Avec un poinçon acéré tu t’occuperas à tuer patiemment tes souvenirs comme l’ancien empereur tuait les mouches.
      — (Marcel Schwob, Le Livre de Monelle, Mercure de France, 1895)
  2. Outil qui découpe, par pression transversale, au milieu d'une feuille de matériau solide, une partie à silhouette déterminée.
    • Les trous carrés dans cette plaque sont faits au poinçon, tous au même moment.
    • Les trous d’une ceinture découpés au poinçon.
  3. Morceau d’acier gravé en relief, avec lequel on frappe les coins des monnaies et des médailles.
    • – Mon mari portait deux bagues, avec des dates, des initiales, sans parler de cette petite tête d’aigle qui est le poinçon de contrôle de l’or, en France. — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, pages 207-208)
    • La céramique confirme et précise les données de la numismatique. Les fouilles du sanctuaire de Jublains ont livré des céramiques décorées au poinçon. — (Jacques Naveau, Recherches sur Jublains et sur la cité des Diablintes, Documents archéologiques de l’Ouest, Conseil général de la Mayenne, 1997, page 31)
    • Parfois, les éditeurs lui confiaient les poinçons gravés par d'autres ; il les champlevait, les trempait et les enfonçait pour obtenir la matrice. — (Jean-Luc Desnier, Monnaie et médailles à l'âge des révolutions: In Honorem Jean Belaubre, Ed. Moneta, 2001, page 32)
  4. (Orfèvrerie) Instrument dont on se sert pour marquer les ouvrages d’or ou d’argent.
    • Le poinçon de l’état indique à la fois le titre et le paiement des droits.
    • Un poinçon d’orfèvre.
    • De l’argenterie ancienne marquée au poinçon de Paris.
  5. (Typographie) Morceau d’acier où les lettres sont gravées en relief et avec lequel on frappe les matrices qui servent à fondre les caractères d’imprimerie.
    • Il fabriqua, en 1621, des poinçons pour former des caractères hébreux, chaldaïques, syriaques, arabes, grecs et allemands, et pour les lettres fleuries, les notes de musique, les vignettes et les fleurons, et rendit public, durant cette année, un cahier d'épreuves de ces caractères, qu'il avait gravés. — (« JANNON (Jean) », dans Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus et leurs erreurs, par Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Paris, 1830, vol. 2, page 56)
    • Voici, par exemple, l'anglais Baskerville (1706-1775) qui, après avoir été maître d'écriture et graveur de pierres tombales, commence en 1750 à s'occuper de typographie, passe deux ans à dessiner ses caractères et à faire graver ses poinçons et met en même temps au point un procédé de fabrication de papier satiné sans vergeûres — le papier vélin. — (Lucien Febvre & Henri-Jean Martin, L'Apparition du livre, dans la collection L'Évolution de l'humanité; synthèse collective, sous la direction de Henri Berr, vol. 49, Paris : La Renaissance du livre, 1958, page 242)
  6. Petite pièce de métal ou partie d’un objet métallique résultant du marquage par un poinçon (l’instrument).
  7. (Manège) Morceau de bois taillé en pointe, ou armé d’une pointe de fer, dont les maîtres de manège se servaient autrefois pour piquer la croupe des sauteurs qu’ils montaient et pour les exciter à détacher la ruade.
    • Les habiles écuyers ont toujours blâmé l’usage du poinçon.
  8. (Architecture) Pièce de bois qui, dans une charpente, s’appuie perpendiculairement sur le milieu de l’entrait et sur le haut de laquelle s’assemblent les arbalétriers.
    • Ces entraits, en se croisant à mi-bois entre chaque pièce, moisent aussi le poinçon qui monte dans la lanterne et s'élève jusque dans la flèche pyramidale qui la surmonte; […]. — (Amand Rose Émy, Traité de l'art de la charpenterie, tome 2, Paris : chez Carilian-Goeury & chez Dalmont, 1841, page 235)
    • Si l'on énumère les parties principales d'une de ces fermes, on trouve quatre grands arbalétriers, chacun d'environ 10 mètres en longueur, deux cours de doubles moises de 14 mètres et de 18 mètres, un poinçon et deux contrefiches, sans mentionner les petits arbalétriers qui forment le contour polygonal auquel sont cloués les vaux taillés en courbe. — (A. Debauve, Manuel de l'ingénieur des ponts et chaussées, fascicule 9 : Routes, Paris : chez Dunod, 1873, page 207)
  9. (En particulier) Arbre vertical sur lequel tourne une machine.
  10. (Touraine) Tonneau contenant environ les deux tiers d'un muid. (Littré).
    • Il voulait toujours avoir un sac de farine au logis, et garder deux pièces de vin de sa récolte, sans permettre qu’on touchât à la farine ni au vin. Mais quand venait le mois de juin, il s’inquiétait de la vente du sac et des deux-pièces de vin avec toute la sollicitude d’un fou. Presque toujours madame Margaritis lui disait alors avoir vendu les deux poinçons à un prix exorbitant, et lui en remettait l’argent qu’il cachait, sans que ni sa femme, ni sa servante eussent pu, même en le guettant, découvrir où était la cachette. — (Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1832)
    • Il exploitait cent arpents de vignes, qui , dans les années plantureuses, lui donnaient sept à huit cents poinçons de vin. — (Honoré de Balzac, Eugénie Grandet , 1834)
    • Quel prodigieux amas de victuailles, combien de troupeaux de bœufs, de muids de farine, de poinçons de vin il faut pour nourrir tout ce monde amoncelé sur le même point, tandis qu’en nos landes on rencontre à peine un habitant de loin en loin ! » — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)

Dérivés modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

  • Le thésaurus poinçon en français  
  •   poinçon figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : charpente.

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
poinçon poinçons
\pwɛ̃.sɔ̃\

poinçon \pwɛ̃.sɔ̃\ masculin

  1. Sorte de tonneau servant à mettre du vin ou d’autres liquides, il contenait environ les 2/3 d'un muid.
    • Poinçon de vin.
    • Poinçon de cidre.
    • Il exploitait cent arpents de vignes, qui, dans les années plantureuses, lui donnaient sept à huit cents poinçons de vin. — (Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1834)

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • poinçon sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier