prendre l’occasion aux cheveux

Français modifier

Étymologie modifier

Les débuts de cette locution remontent à des croyances de l’antiquité romaine, et peut-être grecque.
Joseph Jacques Odolant-Desnos, dans sa Mythologie pittoresque, ou histoire méthodique universelle des faux Dieux de tous les peuples anciens et modernes, Paris : chez Lavigne, 1838 repère deux dieux en rapport avec cette croyance:
OCCASION, dieu grec et déesse romaine de l’a-propos. Les Grecs en faisaient le plus jeune fils de Jupiter; c’était, suivant Phidias, une femme a pieds ailés, à longs cheveux sur le devant de la tête, et chauve par derrière, ou, suivant Lysippe , c’était un adolescent, également aux pieds ailés , mais dont la pointe portait sur un globe ; il tenait une bride à la main et n’avait de longs cheveux que sur les tempes.
CURA, déesse des soins, soucis et inquiétudes, à laquelle on attribue la formation du corps de l'homme que Jupiter ensuite anima. On la peint tenant l’occasion par les cheveux.

Locution verbale modifier

 
Prendre l’occasion aux cheveux.

prendre l’occasion aux cheveux \pʁɑ̃d l‿ɔ.ka.zjɔ̃ o ʃə.vø\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)

  1. (Sens figuré) Saisir vivement et à propos une occasion favorable.
    • […]; mais luy voyant que les mutins avoient conceu une grande frayeur de cette obscurité, parce qu’ils n’en sçavoient pas la cause, il prit l’occasion aux cheveux, & les intimida de telle sorte, qu’il vint à bout, par cet accident, de ce à quoy tous les autres Chefs, & luy-méme auparavant desesperoient de pouvoir donner ordre. — (Gabriel Naudé, Science des princes, ou Considerations politiques sur les coups d’Etat, 1639, 2e édition : 1673, page 615)
    • L’Empereur s’étant emparé de ce Fort l’an 1703 prit l’occasion aux cheveux, pour venir à son grand but, qui est d’introduire dans ses États les Arts & la Commerce de l’Europe, […]. — (Abraham Dubois, La géographie moderne, naturelle, historique & politique, tome 2, chapitre 16 : De la Suède, La Haye : chez Jacques Vanden Kieboom, 1736, page 449)
    • T’en es las ? Eh bian! prends l’occasion aux cheveux; demeure avec moi. Je sis jardinier dans ce châtiau. — (Antoine de Ferriol de Pont-de-Veyle, « Le Somnambule », scène 3, comédie créée le 19 janvier 1739, publiée dans Répertoire général du Théâtre Français: composé des tragédies, comédies et drames, comédies en prose : tome 12, Paris : chez Madame veuve Dabo, 1823, page 77)
    • Ces raisons le rendirent étonné, tellement qu’il dit qu’il nous fallait prendre patience et l’occasion aux cheveux quand elle se présenterait, et cependant nous visiter tous les jours. — (Michel Millot, L’École des filles ou la Philosophie des dame, second dialogue, Éditions Allia, 1997, page 57)

Variantes modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

  • France (Lyon) : écouter « prendre l’occasion aux cheveux [Prononciation ?] »
  • France (Lyon) : écouter « prendre l’occasion aux cheveux [Prononciation ?] »

Références modifier

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (prendre)