Français modifier

Étymologie modifier

(fin du XVe siècle) Du latin prosopopoeia (« personnification »), dérivé du grec ancien πρόσωπον, prósôpon (« personne, visage »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
prosopopée prosopopées
\pʁɔ.zɔ.pɔ.pe\
Type d’exploit sportif, […], j’ai été accomplie jusqu’à environ mille fois. Performance parfois qualifiée d’Everest de la natation, en raison de ma difficulté liée en partie à la froideur de l’eau et aux courants […] je suis ? — (Julien Lepers, Questions pour un champion)[1]

Exemple de prosopopée (1) à la télévision, où un présentateur fait deviner un concept (ici, la traversée de la Manche) en en parlant à la première personne du singulier.

prosopopée \pʁɔ.zɔ.pɔ.pe\ féminin

  1. (Rhétorique) Figure de style par laquelle l’orateur introduit dans son discours soit une personne morte, absente ou feinte, soit une chose inanimée qu’il personnifie, qu’il fait parler ou agir.
    • Ces quatre sources sont 1° le besoin ; 2° le pléonasme ; 3° la métathèse ; 4° l’énallage. Parmi les figures de pensées, au nombre de dix-huit, il [Phœbammon] en distingue deux nées du besoin : l’aposiopèse et l’épitrochasmos ; six nées du pléonasme : la prodiorthose, l’épidiorthose, la procatalepse, la paralipse, la diotypose, l’épimone ; six nées de la métathèse : la prosopopée, l’éthopée, la figure appelée μιϰτόν, parce qu’elle tient de l’une et de l’autre, l’interrogation appelée έρώτησις, l’interrogation appelée πεύσις, et la prétérition ; quatre nées de l’énallage : l’ironie, la dubitation, l’allusion satirique, l’apostrophe. — (Étienne Gros, Étude sur l’état de la rhétorique chez les Grecs, Typographie de Firmin Didot Frères, Paris, 1835)
    • Les directions d’un grand empire liées à celles de l’Europe furent contrôlées par des êtres d’abjection. Toutes les enquêtes sur la monarchie de droit divin, toutes les prosopopées de la royauté ne pourront prévaloir contre les conclusions qu’emportent ces bouts de faits. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
  2. (Sens figuré) (Rare) Discours véhément et emphatique.
    • Lorenzo. – J’ai recueilli les discours des gens du peuple ; j’ai vu l’effet que produisait sur eux la tyrannie ; j’ai bu dans les banquets patriotiques le vin qui engendre la métaphore et la prosopopée ; j’ai avalé entre deux baisers les armes les plus vertueuses ; j’attendais toujours que l’humanité me laissât voir sur sa face quelque chose d’honnête. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834, acte III, scène 3)
    • — Pauvre petite femme ! s'écria Perrin, ne t'amourache pas de celui-là : tu t'en repentirais bien vite ! » Châteaufort ne fit pas attention à la prosopopée de son ami [...].. — (Prosper Mérimée, La double méprise)
    • Henri eut un petit rire. Il se souvint tout à coup d’une vieille chronique où il avait, pour flétrir, stigmatiser, juvénaliser les comportements bourgeois, accumulé des bataillons d’imprécations pétaradantes, de prosopopées incendiaires, d’antithèses fulgurantes. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 81-82)

Synonymes modifier

Hyperonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Le texte a été modifié pour supprimer son caractère interactif dû aux tentatives de réponse des candidats.