Voir aussi : pûcier

Français modifier

Étymologie modifier

(Nom commun 1 et adjectif) (1953) De puce(s) dans la locution marché aux puces, avec le suffixe -ier.
(Nom commun 2) (1876) Selon le TLFi[1], probablement dérivé par altération du mot argotique parisien contemporain poussier (apparenté à poussière) sous l’influence de puce, sinon dérivé de puce ; dans les deux cas, allusion au fait que le lit peut parfois être l’« habitat » de la puce.
(Nom commun 3) (1864) De puce avec le suffixe -ier (même « métonymie » que ci-dessus).

Adjectif modifier

Singulier Pluriel
Masculin pucier
\py.sje\
puciers
\py.sje\
Féminin pucière
\py.sjɛʁ\
pucières
\py.sjɛʁ\

pucier \py.sje\

  1. Qui concerne les marchés aux puces ; qui se trouve dans un de ces marchés.
    • Le projet commercial semble s’orienter sur un axe artistique s’éloignant de l’activité pucière alors même que dans le cadre du Grand Paris est déjà envisagé la création d’un centre d’art contemporain dans les locaux de Cap Saint Ouen situé en face du projet. — (Soigne ta gauche ! Initiatives et Démocratie pour Saint-Ouen, Dynamiser ou dynamiter les Puces ?, soignetagauche.fr, 21/05/2017)
    • Le provisoire dure, on s’organise. Les rues pucières donnent leur nom aux marchés Vernaison, Biron, Vallès, où les brocanteurs s’installent à touche-touche. — (Marie-Christine Morosi et Pauline Tissot, Bienvenue au royaume de la chine !, Le Point, 12/07/2016)

Traductions modifier

Notes modifier

Le mot pucier au sens de « lit » est apparu dans le parler lyonnais populaire, avec une première attestation en 1864 et des centaines d’autres par la suite jusqu’aux années 1900, essentiellement dans les histoires de Guignol. Il est référencé entre autres par le Littré de la Grand'Côte[2].
D’autre part, pucier est attesté une douzaine d’années plus tard dans l’argot parisien à partir de La Chanson des gueux de Jean Richepin (1876, voir citation), avec un nombre très restreint d’apparitions avant le début du XXe siècle. Une « paternité » éventuelle du mot lyonnais semble très improbable (voir étymologie vraisemblable du mot argotique ci-dessus).

Nom commun 1 modifier

Singulier Pluriel
pucier puciers
\py.sje\

pucier \py.sje\ masculin (pour une femme, on dit : pucière)

  1. Exploitant d’un marché aux puces.
    • Je n’ai jamais pensé déchoir en vivant là ; car approcher les puciers, c’est apprendre à les connaître; et les connaître, c'est les aimer. — (Aïda Louppe, Marché aux puces: mes amis les cloches, Julliard, 1953, page 12)
    • […] il y est question d’un bouquin dégoté, 3 balles justement, chez un pucier de Poitiers […]. — (Philippe Brochen, « Du plein sur la planche », Libération, 23 août 2000)

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Traductions modifier

Nom commun 2 modifier

Singulier Pluriel
pucier puciers
\py.sje\

pucier \py.sje\ masculin

  1. (Argot) Lit (variante probable de poussier).
    • Et puis, quoi, Fifine a trop d’masse
      Pour s’coller au pucier. Mais non !
      Pendant qu’elle y f’rait la grimace,
      Quoi donc que j’ bouff’rais, nom de nom ?

      — (Jean Richepin, Dab, La Chanson des gueux, 1876)
    • La Biscotte.– Mon ’ieux salaud…, m’en vais te dire une bonne chose : m’ rappelle pas où qu’est mon pucier.
      Lidoire.– Tu t’ rappelles pas où qu’est ton pucier ?
      La Biscotte.– Non, mon ’ieux… S’ sais pas comment qu’ ça se fait…, m’ rappelle pas où qu’il est… Où qu’il est mon pucier, Lidouère ?
      — (Georges Courteline, Lidoire, 1891)
    • Je la renverse sur le pucier. — (San-Antonio, Bas les pattes !, Éditions Fleuve noir, 1954, chapitre XVI)
    • Serrés sur un pucier grinçant, engoncés dans leurs vêtements d’hiver, Raymond Schwartz et Marie Germain chuchotent les mots tendres et gauches des amours clandestines. — (Marion Festraëts, Un village français, sur France 3, L’Express, 4 juin 2009)

Traductions modifier

Nom commun 3 modifier

Singulier Pluriel
pucier puciers
\py.sje\

pucier \py.sje\ masculin

  1. (Lyonnais) (Désuet) Lit.
    • Chez les négociants, c'est pas comme chez nous :
      Quand nous avons soupé et que notre apprentisse
      A fini sa journée et retourné sa lisse,
      La petiote n’a pas, pour gagner son pucier,
      Une rampe que tourne, ou le moindre escaïer.

      — (Anonyme, Déception d’un vieux Taffetatier (pochade nouvelle), impr. de Chanoine (Lyon), 1864, page 3)
  • Ben souvent, la nuit, z’il venait z’à la sourdine dans mon arcôve voir si j’étais clans le pucier. Il avait de la méfiance; mais barnique, la colombe et moi nous étions de mamis qu'aviont de z’oeuils que voyaient clair; et pour nous apincher il ne fallait pas l'être de la St-Chôse. — (Voyage de Gnafron dans le pays des oiseaux : Un crime, Journal de Gnafron, numéro 9, 17/09/1865, page 1)
    Note : arcôve : alcôve, barnique : bernique, mami : gamin, apincher = pincer, « il ne fallait pas l’être de la St-Chose » : inconnu, l’idée est sans doute « il fallait se lever de bonne heure ».

Traductions modifier

Synonymes modifier

Prononciation modifier

Références modifier