Français modifier

Étymologie modifier

Du latin Quos ego (« Lesquels moi je… »).
Au début de l’Énéïde, (I, 135), Neptune s’en prend aux vents qui ont osé agiter la mer sans son ordre et les menace ainsi : Quos ego… que l’on pourrait traduire par Vous que je vais, moi… Mais il laisse sa menace en suspens car il a mieux à faire à calmer les flots qui ballottent Énée. Le fait de ne pas terminer une phrase est appelé aposiopèse ou réticence.

Locution nominale modifier

quos ego \kwɔ.s‿e.ɡo\ masculin

  1. (Rare) (Littéraire) Phrase terminée ou non, exprimant une menace.
    • — Cinq cents vers à toute la classe ! exclamé d’une voix furieuse, arrêta, comme le Quos ego, une bourrasque nouvelle. — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
    • Devant le quos ego de ce Cambronne au rabais, je rétrogradai en effet et essayai à plusieurs reprises de “forcer les lignes“. — (Verlaine, Confessions, Ed. du Bateau ivre, 1946, page 219)
    • Seulement, cette philosophie ne fait pas le compte des autoritaires, qui ne veulent pas avoir l’air de céder à la populace et qui ont envie de jouer au Jupiter tonnant, lançant des Quos ego devant lesquels se retireraient, la crête basse, les flots qui moutonnent. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)

Notes modifier

  • Quos ego… La colère de Neptune est le titre d’un tableau de Rubens.

Traductions modifier