répondre
Français Modifier
Étymologie Modifier
- De l’ancien français respondre (980), du latin populaire *respondĕre, en latin classique respondēre.
Verbe Modifier
répondre \ʁe.pɔ̃dʁ\ transitif indirect, intransitif ou transitif direct 3e groupe (voir la conjugaison)
- Donner une réponse à ce qui a été dit ou demandé.
- L’incrédulité de Bert était ébranlée. Il posait des questions, et le soldat y répondait complaisamment. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 24 de l’édition de 1921)
- On me prête là, répondait Moreau, un projet ridicule, celui de me servir des royalistes pour devenir dictateur, […]. — (Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l’Empire, volume 8, 1845, page 144)
L'année dernière un de ses anciens camarades de Polytechnique, administrateur-délégué des Assurances Nationales, qu'il a rencontré au bal des Antiques, lui a proposé la direction d'un bureau d’actuaires ; il n’a répondu ni oui ni non, sait-on jamais ?
— (André Billy, Quel homme es-tu?, Éditions Ernest Flammarion, 1936, page 223)- Le Père Directeur, qui était venu me rejoindre dans mon bureau de l’hôpital , ne me répondit rien et continua à tirer silencieusement sur son long fume-cigare. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 31)
- Un signe amical, un bonsoir de la main répondaient toujours à leur regard et à leur sourire. — (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éditions J. Corti, 1954, volume 1, page 6)
- Où est Rosinha, demanda-t-il. Et Mathilde répondit : elle est allée se changer, elle était sale comme un cochon et avait grand besoin d'un bon bain. — (Valter Hugo Mãe, Le fils de mille hommes, traduit du portugais par Danielle Schramm, Éditions Anne-Marie Métailié, 2016)
- Écrire à quelqu’un de qui l’on a reçu une lettre.
- Il répond à toutes les lettres qu’il reçoit.
- Je lui ai écrit deux fois, il ne m’a pas répondu.
- On a beau lui écrire, il ne répond pas.
- Il m’a répondu une longue lettre.
- Parler à ceux qui appellent, à ceux qui frappent à la porte, qui se présentent.
- On vous appelle ; que ne répondez-vous ?
- J’ai beau frapper à la porte, personne ne me répond, ne répond.
- Se rendre ; aller.
- Répondre à un appel, à une citation, à une assignation.
- Être caution, être garant pour quelqu’un.
- Répondre pour quelqu’un.
- Je ne suis pas en peine de la somme qui m’est due, car un tel m’en a répondu.
- (Proverbial), Qui répond, paie.
- Être caution, être garant de quelqu’un, de quelque chose qui a été commis à notre garde et que nous sommes tenus de représenter.
- Répondre d’un prisonnier.
- Ce prisonnier est confié à votre garde : vous en répondez.
- Il a reconnu qu’il était dépositaire de ces meubles, il doit en répondre.
- (Simplement) Se porter garant de quelqu’un, de quelque chose ; en être responsable ; donner quelque assurance.
- Me répondez- vous de cet homme-là? — Je ne vous réponds que de moi. — Vous me répondez de lui.
- Le médecin répond de sa vie, de sa guérison. — Qui pourrait répondre de l’événement ?
Cette idée le plongea dans le trouble le plus violent, il ne pouvait donc se répondre de rien sur son propre compte !
— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)- Il y a des femmes, à ce qu’on dit, qui peuvent répondre d’elles. Je vous ai averti que je n’étais pas comme elles, et que je ne répondais pas de moi. — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 228)
- Le chevalier de Capestang ne révélera rien ! dit Giselle. Sur ma tête, je réponds de lui ! — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Je ne vous réponds pas qu'il sera le plus habile, repartit Zadig, mais je vous assure que ce sera indubitablement le plus honnête homme. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XX, La Danse, 1748)
- Je vous en réponds se dit familièrement pour affirmer davantage une chose.
- Il se trouve fort embarrassé, je vous en réponds.
- Je pris un des chenets de la cheminée et je courus sur elle… Je te réponds qu’elle a déguerpi… — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 227)
— Les gendarmes… la police…
— (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
— Silence, fit à voix basse Raoul qui demeurait fort calme. Silence ! je réponds de tout.
- (Sens figuré) Répondre au nom de, répondre à l’appellation de, avoir pour nom.
- L'autre, sec, noueux, noiraud, correct à la façon d'un danseur salarié, répondait à l’appellation du « Mondain ». — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Dans le hall d’accueil, Florence a scruté la foule du regard dans l’espoir d'y trouver notre guide ; une jeune femme qui répondait du nom de Laïla Idrissi […] — (Arnaud Papin, Sans mobile apparent, Éditions Ex Aequo, 2011, page 51)
- (Transitif) (Vieilli) (Droit) Mettre son ordonnance au bas d’une requête, d'une pétition, d'un placet, etc., en parlant d'un juge. — (Dictionnaire de l’Académie française, 8e édition, 1935)
- La pétition n’a pas encore été répondue.
- Répliquer ; rétorquer.
- C’est le dimanche du carnaval. […] ; les jeunes aspergent les femmes de parfum. Elles répondent à coup de petites boules en celluloïd. — (Albert Londres, L’Homme qui s’évada, Les éditions de France, 1928, page 163)
- « Ohabolana » est un mot couramment traduit en français par « proverbe ». Un « ohabolana » français nous assure que « la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a », à quoi Valéry répondit pince-sans-rire : « Mieux vaut souvent qu’elle le garde ! », […]. — (Bakoly Domenichini-Ramiaramanana, Du ohabolana au hainteny : langue, littérature et politique à Madagascar, Karthala éditions/CRA, 1983, page 18)
- Faut que tu te lèves, que tu te tapes le R.E.R., que tu répondes pas quand le patron te donne des ordres pour taffer un truc de merde. Trop relou. — (Rodophe Bléger, Aux larmes sauvageons !, Éditions Erinnyes, 2012, page 24)
- (En particulier) Alléguer des excuses, des prétextes, au lieu de reconnaître son tort ; raisonner, répliquer, au lieu d’obéir promptement.
- Je ne veux point d’un valet qui répond. — Faites ce qu’il commande et ne répondez point.
- Faire des objections à quelqu'un, contester ses ordres.
- Un enfant qui répond à ses parents. — (http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/r%C3%A9pondre/68435)
- Je lui répondais, elle exigeait des excuses ; sûr d’être soutenu, je refusais d’en faire. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 32)
- Parler ou écrire pour réfuter.
- Quant à la question de savoir si dans le développement d’une rationalité politique gésirait une forme de totalitarisme, Foucault répond à Maurice Agulhon point par point. — (Maria Bonnafous-Boucher, Le Libéralisme dans la pensée de Michel Foucault : un libéralisme sans liberté, L’Harmattan, 2004, page 33)
- Cet avocat n’a point encore répondu au plaidoyer de la partie adverse.
- Le délai accordé au défendeur pour répondre.
- Il n’est pas facile de répondre à cela.
- Il a répondu à toutes les objections qu’on lui a faites.
- Il ne répond à aucune des critiques qu’on fait de ses ouvrages.
- Renvoyer ou répéter les sons ou les paroles.
- Les échos répondirent seuls à ses cris.
- (Musique) Chanter ou jouer alternativement.
- Vous entendez les hautbois ? Ils jouent le prélude de Lohengrin et se répondent d'une tour à l'autre de mon château. — (Thierry Debroux, Le Roi Lune : théâtre, créée au Théâtre du Méridien de Bruxelles le 26 avril 2005, Éditions Lansman, 2005, page 47)
- La sonnerie répond, la sonnette répond dans telle pièce, On l’entend dans telle pièce.
- La douleur lui répond à la tête, au genou, etc., Il éprouve en telle partie du corps une douleur qui se fait sentir par communication à la tête, au genou, etc.
- (Sens figuré) S’entendre ; être unis par une étroite sympathie.
- Nos cœurs se répondent.
- Témoigner qu’on éprouve, de manière réciproque, le même sentiment.
- « J’ai échoué dans mon désir de lui rendre la fortune, je n’ai donc plus le droit de lui demander qu’elle réponde au sentiment qu’elle m’inspire ; mais je l’aime toujours et rien de ce qui l’affecte ne m’est étranger. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 239)
- Répondre au salut de quelqu’un, le lui rendre.
- On dit dans le même sens :
- Les vaisseaux saluèrent le fort, qui répondit par tant de coups de canon.
- (Manège) Obéir aux sollicitations du cavalier, en parlant d'un cheval.
- Ce cheval répond parfaitement.
- Soutenir une thèse ; subir un examen.
- Ce candidat a bien répondu.
- Faire de son côté ce qu’on doit ; offrir la réciproque ; payer de retour.
L'Allemagne a donné à la Tchéquie des sciences, des beaux-arts et l'industrie, et la Tchéquie a noblement répondu à ce magnifique cadeau, en produisant le hussitisme, cet immortel précurseur de Martin Luther.
— (Hermann Ewerbeck, L'Allemagne et les Allemands, Paris : chez Garnier frères, 1851, page 630)- Il n’a pas répondu aux avances que je lui avais faites.
- Je répondrai à votre confiance. On dit dans un sens analogue : Répondre aux politesses, aux caresses de quelqu’un.
- Être en rapport de symétrie, de proportion, de correspondance.
- Il suivit d’abord une longue allée, sur laquelle répondait la porte du jardin par où Angélique avait été enlevée […] — (Paul Scarron, Le Roman comique, part. 2, chapitre 1er, édition Didot jeune, an IV (1796), page 3)
- Impatient de l’entendre parler, il souhaitait que son éducation et son esprit répondissent à une figure si séduisante. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Être égal, conforme à, s’accorder avec, satisfaire à.
- Si l’on prend comme exemple l’approvisionnement alimentaire, on entend par autosuffisance une complète indépendance à l’égard des importations pour répondre aux besoins alimentaires d’une collectivité ou d’une ville, un objectif difficilement atteignable même en vertu du scénario le plus optimiste. — (Luc J. A. Mougeot, Cultiver de meilleures villes : agriculture urbaine et développement durable, 2006, page 96)
- Ce projet ne répondait nullement aux inquiétudes et aux plaintes que Garnier avait exprimées. — (Amable Guillaume Prosper Brugière de Barante, Histoire de la Convention nationale, volume 5, 1853, page 91)
- La seconde partie de ce discours ne répond pas à la première.
- Il a beaucoup de zèle, mais ses forces n’y répondent pas.
- Ce plan ne répond pas à mes vues.
- Cet ouvrage ne répond pas à l’idée qu’on avait de l’auteur.
- Je ne trouve pas d’expression qui réponde bien à ma pensée.
- Tout répond à nos vœux, à nos désirs, à nos espérances.
- Le succès ne répondit pas à son attente, à ses efforts.
- Il n’a pas répondu à l’attente publique.
- Il a mal répondu à mon attente.
- On avait conçu de lui de grandes espérances, mais il n’y a pas répondu.
- (Informatique) Réagir aux commandes de l'utilisateur.
- Ce programme ne répond pas.
- (Transitif) (Liturgie) Prononcer à voix haute les formules qui font réponse à celles du célébrant, en parlant du servant d’autel.
- Répondre la messe — (Dictionnaire de l’Académie française, 8e édition, 1935)
Dérivés Modifier
Proverbes et phrases toutes faites Modifier
- le moine répond comme l’abbé chante (les subordonnés tiennent le même langage que leurs supérieurs) [1]
- poser la question c’est y répondre
Traductions Modifier
- Albanais : përgjigjem (sq)
- Allemand : antworten (de), beantworten (de)
- Ancien français : respondre (*), respundre (*)
- Anglais : answer (en), reply (en), respond (en)
- Arabe : أَجَابَ (ar) ʾajāba
- Arménien : պատասխանել (hy) patasxanel
- Bas allemand : antern (nds), antwoorden (nds)
- Basque : erantzun (eu)
- Biélorusse : адказваць (be) adkázvac'
- Breton : respont (br)
- Bulgare : отговарям (bg) otgovarjam
- Catalan : contestar (ca)
- Chinois : 回答 (zh) huídá, 答应 (zh) (答應) dāying
- Coréen : 대답하다 (ko) daedaphada, 답하다 (ko) daphada
- Croate : odgovoriti (hr)
- Danois : svare (da)
- Espagnol : contestar (es),responder (es)
- Espéranto : respondi (eo)
- Estonien : vastama (et)
- Féroïen : svara (fo)
- Finnois : vastata (fi)
- Gallo : respondr (*)
- Gallois : ateb (cy)
- Géorgien : პასუხობს (ka) ṗasuxobs
- Grec : απαντώ (el)
- Grec ancien : ἀποκρίνομαι (*) apokrinomai
- Hébreu : ענה (he) ana
- Hébreu ancien : ערב (*) masculin et féminin identiques
- Hongrois : válaszol (hu)
- Ido : respondar (io)
- Indonésien : menjawab (id)
- Islandais : svara (is), ansa (is)
- Italien : rispondere (it)
- Japonais : 答える (ja) kotaeru
- Latgalien : atsaceit (*)
- Latin : respondeo (la), refero (la)
- Letton : atbildēt (lv)
- Lituanien : atsakyti (lt)
- Macédonien : одговара (mk) odgovada
- Malais : jawab (ms)
- Néerlandais : antwoorden (nl)
- Normand : répoundre (*), répounde (*), répounre (*)
- Norvégien : svare (no)
- Nǀu : ǀx’eea (*)
- Occitan : respondre (oc), respóner (oc)
- Persan : جواب دادن (fa) javâb dâdan
- Polonais : odpowiedzieć (pl), odpowiadać (pl)
- Portugais : responder (pt)
- Roumain : răspunde (ro)
- Russe : отвечать (ru)
- Same du Nord : vástidit (*)
- Serbe : одговорити (sr) odgovóriti
- Shingazidja : udjibu (*)
- Slovaque : odpovedať (sk)
- Slovène : odgovoriti (sl)
- Songhaï koyraboro senni : tuuru (*), zaabi (*)
- Suédois : svara (sv)
- Tchèque : odpovědět (cs), odpovídat (cs)
- Thaï : ตอบ (th) dtɔ̀ɔp
- Turc : cevap vermek (tr)
- Ukrainien : відповідати (uk) vidpovidáti
- Vietnamien : trả lời (vi)
- Wallon : responde (wa)
- Yupik central : kiu- (*)
Prononciation Modifier
- France : écouter « répondre [ʁe.pɔ̃dʁ] »
- France (Occitanie) : écouter « répondre [Prononciation ?] »
- France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « répondre [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « répondre [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « répondre [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « répondre [Prononciation ?] »
- France (Cesseras) : écouter « répondre [Prononciation ?] »
- canton du Valais (Suisse) : écouter « répondre [Prononciation ?] »
Paronymes Modifier
Anagrammes Modifier
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références Modifier
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (répondre), mais l’article a pu être modifié depuis.
- [1] : Pierre-Marie Quitard, Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes, Slatkine Reprints, Genève, 1968.