Français modifier

Étymologie modifier

Dérivé de bondir, avec le préfixe re-.
Comme l'ancien français bundir (variante de bondir), rebondir signifie vers 1150 « résonner, retentir à nouveau »[1].
Puis comme bondir (voir la section « Étymologie »), il dérive vers 1393 du registre auditif vers le champ visuel par métaphore à partir de « l'évocation des sons montants et descendants »[2], et prend le sens transitif de « faire rejaillir ». Puis en 1480, intransitivement, « s'avancer, être proéminent », et enfin en 1530 « faire un nouveau bond »[1].

Verbe modifier

 
Une balle qui rebondit.

rebondir \ʁə.bɔ̃.diʁ\ intransitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. Faire un ou plusieurs bonds.
    • Le taxi jaune dévalait la 5e Avenue en rebondissant dans les nids-de-poule. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 111)
  2. (Sens figuré) Repartir, prendre un élan nouveau, chercher et trouver une situation meilleure après une étape difficile.
    • On croyait cette affaire terminée, elle a rebondi.
    • Dans cette comédie, l’action rebondit au troisième acte.
    • Je pouvais en profiter pour prendre un nouveau départ, pour « rebondir », comme on le dit comiquement dans les programmes télévisés et les articles traitant de la psychologie humaine dans les magazines spécialisés. — (Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019, page 87)
    • L'écrivain et journaliste Samuel Piquet brocarde lui aussi l'usage figuré à la mode du terme rebondir comme un tic de langage du vocabulaire des médias et des adeptes du développement personnel : « “Le CAC 40 échoue à rebondir après les nouvelles sanctions sur le pétrole russe”, titrait BFMTV le 8 mars. [...] Depuis quelques années, les coachs en développement personnel nous invitent sans cesse à “rebondir” après une épreuve, semblant oublier sciemment qu'un rebond peut très bien selon la forme du ballon et les conditions extérieures (...) nous projeter dans des lieux pires que les précédents ou nous faire chuter d'encore plus haut. Rien de plus imprévisible, par exemple, que le rebond d'un ballon de rugby sur une terrain bosselé et en pente par un jour de grand vent. Cela n'empêche nullement les amateurs du rebond de faire passer cet élément aléatoire pour le summum de la prise de contrôle. [...] On peut se demander si l'injonction permanente à rebondir n'est pas incompatible avec le fait de prendre du temps pour analyser les causes profondes des échecs. Et si cette tendance à penser que le problème vient de nous et qu'il pourrait toujours être résolu de façon individuelle ne cache pas une difficulté actuelle à affronter les problèmes collectivement. [...] »— (Samuel Piquet, Dictionnaire des mots haïssables, 2023)[2].
  3. (Sens figuré) (Littéraire) Atteindre sans déranger.
    • Les gouttes de pluie rebondissent ou glissent sur le tissu déperlant sans le mouiller comme elles le font sur le plumage des oiseaux pélagiques.
    • « Et dans un coin de soleil, le bruit des fous rebondissant sur eux, Mousse et François se racontent. » — (Anaïs Barbeau-Lavalette, La femme qui fuit, éditions Marchand de feuilles, Montréal, 2015, page 329)

Traductions modifier

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Anagrammes modifier

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Voir aussi modifier

Prononciation modifier

Paronymes modifier

Références modifier

  1. a et b (français) CNRTL, étymologie de « rebondir » sur TLFi, 2012. Consulté le 08/12/2023.
  2. a et b Samuel Piquet, Dictionnaire des mots haïssables, entrée “rebondir”, le cherche midi éditeur, 2023, ISBN 978-2-7491-7707-6, page 150.