redoute
Étymologie
modifier- (XVIe siècle) De l’italien ridotta (« redoute »), féminin de ridotto, du latin reductus ; le français a réduit avec un sens similaire de « lieu retiré ».
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
redoute | redoutes |
\ʁə.dut\ |
redoute \ʁə.dut\ féminin
- (Militaire) Pièce de fortification détachée ; petit fort fermé, construit en terre ou en maçonnerie, et propre à recevoir de l’artillerie.
Le château, à la vérité, était séparé de cette barbacane par le fossé, et il n’était pas possible aux assiégeants d’attaquer la poterne du fort, située en face de celle de la redoute.
— (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)- La veille même du combat de Zouafques, le prince Thomas avait emporté plusieurs redoutes à la faveur desquelles il rétablit aussitôt ses communications avec les assiégés […] — (Mémoires authentiques du duc de La Force, maréchal de France, et de ses deux fils, vol. 1, Paris, 1843, page C)
- On pouvait même l’entourer d’une enceinte palissadée, qui s’appuierait aux premières rampes de la falaise, et couronner le cap lui-même d’une redoute fortifiée […] — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
Pendant vingt-quatre heures, dans la redoute solitaire, Drogo allait être le seul commandant. Quoi qu'il arrivât, on ne pouvait demander du secours. Même si l'ennemi survenait, le fortin devait se suffire à lui-même. Le roi lui-même, entre ces murs, pendant vingt-quatre heures, comptait moins que Drogo "[…]
— (Dino Buzzati, Le Désert des Tartares, 1940)
- (Régionalisme) (Vieilli) Endroit public où l’on s’assemblait pour jouer, pour danser.
Aller à la redoute. Le bal de la redoute.
"Si petite que je fusse, je me rappelle encore le roi priant mon grand-père d'inviter M. Decazes à une redoute où mon père devait danser avec la duchesse de Berry."
— (Marcel Proust, Le Côté de Guermantes (1989))
- (Vieilli) Cette fête elle-même.
Donc, ni réunions, ni bals, ni soirées, ni redoutes.
— (Jules Barbey d'Aurevilly, Le Rideau cramoisi, 1874, réédition Gallimard, collection Folio Classique, page 42)Le bal de la princesse ne les eût pas fait revenir, mais un de leurs cousins était fort malade, et puis le duc tenait beaucoup à une redoute qui avait lieu cette nuit-là et où lui-même devait paraître en Louis XI et sa femme en Isabeau de Bavière.
— (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome III, Le Côté de Guermantes, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, page 860)
Dérivés
modifierTraductions
modifierForme de verbe
modifierVoir la conjugaison du verbe redouter | ||
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Indicatif | Présent | je redoute |
il/elle/on redoute | ||
Subjonctif | Présent | que je redoute |
qu’il/elle/on redoute | ||
Impératif | Présent | (2e personne du singulier) redoute |
redoute \ʁə.dut\
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de redouter.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de redouter.
Le mécanicien redoute la machine que le voyageur admire, et les officiers étaient un peu les chauffeurs de la locomotive napoléonienne, s’ils n’en furent pas le charbon.
— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de redouter.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de redouter.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de redouter.
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « redoute [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- Redoute sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (redoute), mais l’article a pu être modifié depuis.