Français modifier

Étymologie modifier

De mâcher, avec le préfixe re-.

Verbe modifier

remâcher \ʁə.mɑ.ʃe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Mâcher une seconde fois.
    • L’employée, une jeune femme d’une vingtaine d’années, mâchait et remâchait son chewing-gum avec une telle énergie qu’elle semblait avoir un compte personnel à régler avec lui. — (Bernard Minier, Glacé, XO Éditions, 2011, chapitre 17)
    • La mémoire des enfants et si puissante, que dans ce souvenir soudain réalisé, je découvrais mille détails nouveaux que je croyais n’avoir pas remarqués, comme le bœuf qui rumine trouve dans l’herbe remâchée le goût de graines et de fleurs qu’il a broutées sans le savoir. — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, pages 128-129)
  2. (Sens figuré) (Familier) Repasser plusieurs fois dans son esprit.
    • Enfin j’avoue mes vols dans Alexandre et tout ce que j’ai réavalé de rejets, je dis où je prends le derrière de mes vers latins.
      « Relevez-vous, mon enfant ! D’avoir ramassé ces épluchures et fait vos compositions avec, vous n’êtes au collège que pour cela, pour mâcher et remâcher ce qui a été mâché par les autres. »
      — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Ce furent deux heures mortelles d’angoisse à vide, de douloureux piétinement, avec l’amertume cent fois remâchée de la rupture. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XI)
    • Il remâchait, avec une sorte d’amère délectation, les heures de pourchas fastidieux, à l’affût de la poire charitable et tapable. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
    • Était-ce précisément ces pensées que je remâchais, appuyé contre ce piquet de vigne, à l’extrémité d’une rège, face aux prairies resplendissantes d’Yquem, où le soleil déclinant s’était posé ? — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 146)
    • Busard avait remâché des pensées mortifiantes. Il s’était persuadé que toute la ville se moquait de lui. — (Roger Vailland, 325.000 francs, 1954, réédition Le Livre de Poche, page 237)
    • […] les années que les adolescents consacrent à façonner et remâcher leurs idéaux en matière de sublime ou de cochonneries. — (Amélie Nothomb, Attentat, Éditions Albin Michel, Paris, 1997, p. 32)

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier