Étymologie

modifier
(XIIe siècle) Dérivé de montrer, avec le préfixe re-.

remontrer \ʁə.mɔ̃.tʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se remontrer)

  1. Montrer de nouveau.
    • Geo lui redésigna la caisse et lui remontra, du pouce, l’autre côté de la cour.  (A.-L. Dominique, Le gorille en bourgeois, Gallimard, 1956, chapitre XI)
  2. (Pronominal) Se montrer de nouveau, reparaître.
  3. Représenter à quelqu’un sa faute, son tort, son insuffisance.
    • Nestor voulut lui remontrer le tort qu’il avait ; mais ce sage vieillard, reconnaissant bientôt la désolation du jeune homme, changea ses graves remontrances en des paroles de tendresse, pour adoucir son désespoir.  (François de Salignac de La Mothe-Fénelon, Les Aventures de Télémaque, livre XIII, 1699)
    • Tu as raison, mon ami ; tu me remontres bien mon devoir ici pour toi ; mais tu n’as jamais su le tien pour moi, quand nous étions dans Athènes.  (Marivaux, L’Île des esclaves, 1725, scène 9)
    • Acte et parole qui ne lui faisaient pas honneur ; car, ainsi que le marchand de marrons le lui remontra justement, on ne doit pas battre un enfant, ni lui reprocher son père, qu’il n’a pas choisi.  (Anatole France, Crainquebille dans Opinions sociales, G. Bellais, 1902)
    • Le rossignol lui remontra la légèreté de son offense, et le paysan, touché de ses discours, le relâcha.  (Gaston Paris, Le Lai de l’Oiselet dans Légendes du Moyen Âge, Hachette, 1903)
    • C’était l’époque où il s’essayait au travail manuel. Là, je retrouvais ma supériorité ; j’étais à même de le remontrer et cela me faisait plaisir…  (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 283)
  4. Pouvoir ou affecter de pouvoir donner une leçon à quelqu’un (construit le plus souvent sous la forme « en remontrer à »).
    • N’allez pas croire que les poètes de ville puissent en remontrer à ce poète des champs ; il n’a oublié aucun des secrets du métier.  (Théophile Gautier, Rapport sur les progrès de la poésie, 1868, chap. I)
    • Vous n’allez pas m’en remontrer, n’est-ce pas ? Je n’en suis pas à mon premier duel !  (Georges Feydeau, La Dame de chez Maxim, 1899, acte I)
    • Eh bien ! je vois qu’elle pourrait plutôt t’en remontrer là-dessus, car tu n’es guère dégourdi !  (Eugène Demolder, Le Jardinier de la Pompadour, 1904, chapitre 4)
    • C’est gros Jean qui en remontre à son curé, se dit lorsqu’un ignorant veut donner des leçons à quelqu’un qui en sait plus que lui.
    • J’étais tellement ignorant des choses de la chair qu’une bonne sœur m’en eût remontré !  (Julien Green, Journal 1946-1950 - Le Revenant, Plon, 1951 ; réédition Le Livre de Poche, 1975, page 29)
    1. (Intransitif) (Désuet) Faire des remontrances.
      • Le Parlement a voulu remontrer.
  5. (Chasse) Donner connaissance de la bête qui est passée.

Variantes

modifier

Dérivés

modifier

Traductions

modifier

Prononciation

modifier

Références

modifier