Voir aussi : repaitre

Étymologie

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(1174) Du latin repascere (« renourrir ») → voir re- et paître, repaistre en ancien français.

repaître \ʁə.pɛtʁ\ transitif ou intransitif 3e groupe (voir la conjugaison) (orthographe traditionnelle)

  1. Donner à manger, nourrir à satiété.
    • Il faut repaître ces animaux.
    • Cette espèce d’animaux se repaît de chair.
    • Ils se sont bien repus.
    • Il s’en est repu.
    • (Sens figuré) Repaître ses yeux, regarder un spectacle avec avidité.
  2. (Pronominal) (Sens figuré) Se satisfaire pleinement, prendre ou saisir avec avidité.
    • Ne se repaître que de sang et de carnage, se dit d’un homme cruel et sanguinaire.
    • Dès lors il […] se perdit dans les riens de ce bonheur inexplicable qui se repaît d'un mot, d'un silence, d'un vague espoir. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Nous résolûmes de rester le lendemain à Belle-Île pour en chercher de pareilles, s’il y en avait, et nous repaître à loisir les yeux du régal de toutes ces couleurs. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, réédition Le Livre de poche, 2012, page 48)
    • Annie se repaît de le contempler, elle ne l’a jamais eu aussi proche, si abandonné, si offert, ce Marcel intangible… — (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
    • —C’est la nuit qu’on vieillit, qu’on devient flasque et ridé, qu’on se poche.
      — Pourquoi ?
      — C’est qu’il y a des bêtes, Nane, des bêtes frileuses et presque invisibles, qui vivent de notre sommeil. Quand vous êtes si profondément endormie que vous ne savez plus même si vous dormez seule, elles se coulent frissonnantes entre vos draps, et c’est alors que vous rêvez d’abymes et de bien-aimé. Elles, cependant, de leurs doigts pâles, de leurs lèvres, tâchent de ravir votre jeunesse ; elles vous sucent le sang, ou se repaissent des baisers que vous donnez à l’amant imaginaire.
      — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
    • J'aurais bien aimé avoir une radio ou une télévision pour la mettre en marche et m'en repaître comme tout un chacun, en attendant de perdre conscience. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, chapitre 1, réédition Quarto Gallimard, page 459)
  3. (Intransitif) (Vieilli) Manger.
    • Les cerfs sortent le soir des bois pour repaître.
    • Quand on a bien repu, il n’y a plus qu’à dormir à la chanson de l’eau. — (Léonce Bourliaguet, Les aventures du petit rat Justin, Société universitaire d’Éditions et de Librairie, 1935, page 55)

Variantes orthographiques

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Apparentés étymologiques

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Références

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