Français modifier

Étymologie modifier

(1160)[1] Apparenté[2] à l’italien ronfare (« ronfler »), au provençal ronflar ; de l’ancien français ronfler issu d’une onomatopée[1] qui est aussi dans ronron.

Verbe modifier

ronfler \ʁɔ̃.fle\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Faire un certain bruit de la gorge et des narines en respirant pendant le sommeil.
    • Evans, plus rompu aux voyages, ronflait; tous les gens de la maison étaient endormis; je veillais seul au milieu d’un silence solennel. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
    • Puis, de ma compagne, ma pensée revient à mon compagnon, qui ronfle dans son coin à rendre jaloux les ventilateurs de la maison Strong Bulbul and Co. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Sommeil impossible pour quatre, car Laurent ronfle. Nous vérifions enfin sur lui l’affirmation classique des ronfleurs qui ne ronflent prétendent-ils, que couchés sur le dos. Les ronfleurs sont des menteurs : Laurent ronfle quand nous le tournons sur le côté droit, et sur le côté gauche, et sur le ventre. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Si tu ne ronfles pas, c'est que tu as subitement cessé de ronfler à la minute où je devenais sourde… — (Jean Giraudoux, Intermezzo, 1933, acte I, scène 5)
    • Et, laissant échapper le rideau, il s’approcha du lit. Flossie continuait de ronfler, la bouche ouverte. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 57)
  2. Faire un certain bruit des narines, en parlant du cheval, quand il a peur, ou est en colère, etc.
    • Parfois, certains gémissaient, en proie à des rêves inquiétants, et les chevaux ronflaient ou soufflaient en retroussant leurs babines. — (Bernadette Boissié-Dubus, Un mur de trop, vol. 2 : Le Pouvoir des mots, Clair de Plume34/Lulu.com, 2010, page 75)
    • Un cheval ronflait doucement, du côté des écuries. Biyanga : il reconnut le timbre grave et guttural de l’étalon. — (Karen Wood, Diamond Spirit, vol. 2 : L’Esprit du cheval sauvage, chapitre 2, Fleurus, 2014, traduit par Sylvie Del Cotto)
  3. (Par extension) Faire un bruit grave et prolongé, en parlant de certaines choses comme le tonnerre, le canon, l’orgue, etc.
    • Ce poêle tirait, ronflait, rougissait sous l’influence des pelletées de charbon que le chauffeur […] y engouffrait sans cesse. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, 1 partie, chapitre 1, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873, page 3)
    • Dans chaque pièce ronfle un de ces immenses poêles de fonte en usage dans les pays du Nord. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 34)
    • Ils espéraient des mots qui flambaient —et mes partisans eux-mêmes m’ont tiré par le pan de la redingote pour me souffler qu’il n’y avait, devant ce public, qu’à faire ronfler la toupie des grandes phrases. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
    • Le moteur tourna et j’éprouvai une joie immense à l’entendre « ronfler », devant le hangar ouvert, la résonance était très forte. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Les automobiles qui montaient ou descendaient la Grand’Rue devenaient de plus en plus énormes et puissantes, passaient en ronflant à des vitesses toujours plus grandes et répandaient des odeurs toujours plus infectes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 9 de l’édition de 1921)
    • Il paraît, contait Sido, qu’après la lecture le silence permettait d’entendre les guêpes ronfler sur la treille, au long de la fenêtre. — (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943 ; réédition Le Livre de Poche, 1968, pages 131-132)

Synonymes modifier

Dérivés modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Références modifier

Ancien français modifier

Étymologie modifier

Voir ronfler ci-dessus.

Verbe modifier

ronfler \Prononciation ?\ (voir la conjugaison)

  1. Ronfler.
    • Mais ceulx dormant à qui il s'aloit desraignant, Nul mot n'ont respondu ; aincois vont fort ronflant. — (Guesclin. 19474, (XIVe siècle) siècle)
    • Et le cheval qui devant le duc alloit atout les deux escuyers, quand il sentit iceux derriere lui, il commença à ronfler et à avancer. — (Monstrelet, I, 36., (XVe siècle) siècle)
  2. Enfler.

Synonymes modifier

Dérivés dans d’autres langues modifier

Références modifier