Voir aussi : sainte-nitouche

Français modifier

Étymologie modifier

Par variante de sainte-n'y-touche. La locution apparait dans le chapitre XXVII du Gargantua de François Rabelais, en 1534, sous la forme de Saincte Nytouche.

Locution nominale modifier

(orthographe traditionnelle)
Singulier Pluriel
sainte nitouche saintes nitouches
\sɛ̃t ni.tuʃ\

sainte nitouche \sɛ̃t ni.tuʃ\ féminin

  1. Variante de sainte-nitouche.
    • Non jamais, jamais Anna Grigorievna, je me connais fort bien ; permettez moi de vous le dire…, réservez vos reproches pour d’autres personnes qui jouent les sainte nitouche. — (Nicolas Gogol, Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
    • Avec son air de sainte nitouche, elle est hardie, fière et entêtée. — (Émile Gaboriau, La Corde au cou, 1866)
    • — Toi, tu as toujours tout gaspillé… Je parie que tu donnes tes économies à cette sainte nitouche de Silvère. Il a une maîtresse, le sournois. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
    • Moi, à la regarder faire la sainte nitouche, je reconnais le miel de ces messieurs fonctionnaires qui sont tout indulgence et justice et bonhomie par devant vous et qui vous flanquent des rapports salement traîtres au derrière. Je ne dis pas qu’ils sont tous taillés dans le même drap, ces gros messieurs, mais j’ai vingt ans d’école et je sais ce que je sais… — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
    • « Les jeunes gens, dit encore Marie-Jeanne, ce qu’ils aiment, c’est pouvoir se vanter.
      — Mais les moins jeunes ? demanda Cordélia.
      — Ceux-là, dit Marie-Jeanne, ils essaient tout de suite de vous toucher. Ils vous tutoient… » Sa voix s’anima.
      « On leur dit : « Est-ce que je vous ai autorisé de me tutoyer ? » Ils répondent :
      « Ne fais pas la sainte nitouche… Tout le monde sait bien que tu n’es pas aussi sage que tu veux le faire croire. » Est-ce que ça les regarde, si j’ai des amis ?
      — (Roger Vailland, 325.000 francs, 1954, réédition Le Livre de Poche, page 51)
    • Elles n’avaient pas souvent la croix, la belle médaille de cuivre qu’on offre le samedi aux plus méritantes, les appliquées, les sages, les saintes nitouches qui reniflent l’arrivée de la maîtresse à cent mètres, tout de suite en position angélique. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 351)

Variantes orthographiques modifier

Références modifier