Français modifier

Étymologie modifier

Du latin scrupulus qui signifie « petite pierre pointue » et au sens figuré « sentiment d'inquiétude, embarras, souci ».
Les légionnaires romains portaient des sandales. Lorsqu’une petite pierre entrait entre le cuir et la peau elle gênait la progression du soldat. D’où, aujourd’hui, ce sens du scrupule qui taraude l’esprit l’empêchant d’avancer[1]

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
scrupule scrupules
\skʁy.pyl\

scrupule \skʁy.pyl\ masculin

  1. Doute ou hésitation que l'on éprouve à la peur de mal faire ou d'être importun.
    • Tous les crimes que la loi punit dans la vie privée, les peuples les commettent sans scrupule les uns sur les autres. On se vole, on se pille, se trahit, s’extermine en grand, sous couleur de patriotisme et de raison d’état ! — (Chevalier Léopold de Sacher-Masoch; Le Legs de Caïn (Contes Galiciens), traduction anonyme de 1874)
    • D’ailleurs, les lumières acquises par Esther sur les moyens secrètement honteux auxquels le baron devait sa fortune colossale lui ôtèrent tout scrupule, elle se plut à jouer le rôle de la déesse Até, la vengeance, selon le mot de Carlos. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, deuxième partie)
    • Libre à d’autres de rire d’une lenteur apparente, d’une hésitation qui est scrupule, d’une méthode qu'on croit inhabile. — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, page 86)
    • Sa célébrité, le mythe de son image d’homme d’affaires à succès, son absence de scrupules à défendre exclusivement ses partisans et son contrôle absolu sur le Parti républicain sont autant de forces qui auraient pu lui permettre de prévaloir. — (Pierre Martin, Les Américains l’ont échappé belle, Le Journal de Montréal, 10 novembre 2020)
  2. (Vieilli) Grande exactitude à observer la règle, à remplir ses devoirs.
    • Nous irons en Palestine, où est Conrad, marquis de Montferrat, mon ami, ami aussi dépourvu que moi de ces scrupules extravagants qui entravent l’indépendance de notre raison. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • L’Académie, depuis le XIXe siècle, est très timide, pour une raison bien simple : c’est que depuis le XIXe siècle l’orthographe est devenue une superstition ; on écrit d’après le Dictionnaire de l’Académie avec scrupule. — (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)
    • Mme de Courlidon s’appliquait extrêmement à penser communiste, à vivre communiste et même, tel était son scrupule, à rêver communiste quand le subconscient se mêlait de la chose ; toutefois elle éprouvait encore, par bouffées, des sentiments individuels. — (Maurice Bedel, La nouvelle Arcadie, 1934)
    • Agacé, irrité, mais non furieux comme je le serais aujourd’hui, je comprenais cette scrupuleuse qui m’a légué sa maladie du scrupule dont à dix-sept ans je ne me sens pas encore guéri. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 22)
  3. (Vieilli) Grande délicatesse en matière de procédés ou de mœurs.
    • Dans les pays de protectorat, plus que partout ailleurs, il est rare que les représentants de l’État suzerain, après un séjour prolongé au milieu de la race subjuguée, ne s’affranchissent pas des scrupules de l’honnêteté vulgaire. — (Félicien Pascal, L’assassinat de Morès ; un crime d’État, Imprimerie Hardy & Bernard, Paris, 1902, page 35)
  4. (Vieilli) Grande sévérité d’un auteur, d’un artiste dans la correction d’un ouvrage.
    • Il corrige, il retouche ses ouvrages avec beaucoup de scrupule.
  5. (Vieilli) (Rare) Reste de difficulté ; nuage qui reste dans l’esprit après l’éclaircissement d’une question ou d’une affaire.
  6. (Anciennes mesures) Petit poids de 24 grains[2]. Ses symboles sont s et .
  7. (Anciennes mesures) À Rome, 24e partie de l'heure.

Dérivés modifier

Traductions modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier

Néerlandais modifier

Étymologie modifier

Emprunté au français.

Nom commun modifier

scrupule

  1. Scrupule.

Synonymes modifier

Taux de reconnaissance modifier

En 2013, ce mot était reconnu par[2] :
  • 87,7 % des Flamands,
  • 85,0 % des Néerlandais.

Prononciation modifier

Références modifier

  1. www.academie-francaise.fr/scrupule-calcul-et-gravelle
  2. Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]