Français modifier

Étymologie modifier

(1852) Auguste Scheler[1] l’apparente au rouchi biner, debiner (« s’enfuir »), le TLFi[2] souligne que les rapports avec débiner dans sa forme non pronominale sont incertains. Voir l’ancien français binner (« s’en aller secrètement »).

Verbe modifier

se débiner \sə de.bi.ne\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Argot) S’enfuir, se sauver, se défiler, disparaître.
    • Ses potes ont un chargement de coke et le vendeur s'est débiné. — (Sous-titres Undercover)
    • Qui se bat en ce moment à la caserne ? demanda l’officier. — Les officiers, les nouveaux. Les copains, eux, se débinent où ils peuvent. Doit y en avoir plein la cave. — (André Malraux, L’Espoir, Gallimard, 1937, page 463)
    • Mais il ne tarda pas à se dégonfler et se débina dans la direction d’une place vide encore. — (Raymond Queneau, Exercices de style, 1947, page 170)
    • (Avec ellipse de se) Y avait plus personne dans notre escalier, ni dans la boutique non plus. Tout le monde était débiné… Ils devaient être rentrés chez eux. — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 392)
    • — Maintenant, dit Bruneau […] débinez, et plus vite que ça ! — (Paul Vialar, Le Petit Jour, 1947, page 40)
    • […] ils savent pas qui on est. Comme ils doivent jouer chero, plutôt qu’d’ouvrir, ils préfèreront planquer leurs dés et s’débiner. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Le gars a fait la gueule. Il voyait son pourliche se débiner. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre XIX, Série noire, Gallimard, 1956, page 168)
  2. (Argot) S’en aller, partir.
    • — Une plombe et mèche de poireau ! Pas un laune alentoire… j’vois qu’tringle comme pante, et la neuille qui s’débine !… — (Napoléon Hayard, Dictionnaire Argot-Français, La Maison Hayard, Paris, 1907, page 8)
    • Bien sûr, le jour continuait de se débiner devant la nuit, le soir de se substituer aux aurores, les rapaces de tournoyer dans le ciel mais, en ce qui nous concernait, c’était comme si les choses étaient arrivées au bout d’elles-mêmes. — (Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit, Julliard, 2008)
    • Tout se débine en lambeaux. — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 390)
    • La raie dans ses cheveux […] se débine tout de traviole ! — (Henry de Montherlant, Pitié pour les femmes, 1936, page 1107)

Variantes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier