se donner les gants

Français modifier

Étymologie modifier

 Composé de donner et de gant.

Locution verbale modifier

se donner les gants \sə dɔ.ne lɛ ɡɑ̃\ (se conjugue → voir la conjugaison de donner)

  1. (Vieilli) S’attribuer mal à propos l’honneur, le mérite d’une chose.
    • Les gants sont aussi très-utiles
      Auprès des femmes et des grands ;
      Leurs faveurs deviennent faciles
      Pour qui leur parle avec des gants.
      IIs sont aussi l’âme ordinaire
      Et des sots et des intrigants ;
      Car de ce qu’un autre a su faire
      Ils savent se donner les gants.
      — (Marc-Antoine Désaugiers, Chansons et poésies, 1842)
    • « Donnez-vous les gants de céder un peu, offrez-lui de voyager avant de prendre aucune décision : j’obtiendrai qu’elle vous obéisse sur ce point ; pendant votre absence, j’agirai. » — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
    • Je me donnai les gants de flétrir ceux qui encombraient le Conseil de guerre de plaintes dérisoires. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 85)
    • Je n’oubliai pas néanmoins que toute réussite déguise une abdication, et je me donnai les gants de sangloter. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 345)
    • Paul Cambon tenta d’apaiser le fonctionnaire limogé en lui offrant une présidence honoraire avec pension entière. Michel-Charles se donna les gants de refuser. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 236)

Variantes orthographiques modifier

Prononciation modifier

Références modifier