Français modifier

Étymologie modifier

Tromper signifiait avant le XIVe siècle « jouer de la trompe ». Ce verbe neutre, en prenant la forme réfléchie, acquit le sens de « se jouer de », puis de « se moquer de ». Il s’agit d’un cas de néologisme de signification.

Verbe modifier

se tromper \sə tʁɔ̃.pe\ 1er groupe (voir la conjugaison) pronominal

  1. Faire une erreur ; s’abuser.
    • Et voilà qu’Eugène passait les soirées entières dans le salon jaune, écoutant religieusement ces grotesques que lui, Aristide, avait si impitoyablement raillés. Quand il sut, par les bavardages de la ville, que son frère donnait des poignées de main à Granoux et en recevait du marquis, il se demanda avec anxiété ce qu’il devait croire. Se serait-il trompé à ce point ? Les légitimistes ou les orléanistes auraient-ils quelque chance de succès ? — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99)
    • […] la mère Paul était rouée et profitait des pièces qu'on lui remettait de temps en temps pour jurer qu'on avait dû se tromper en la gratifiant d'un jeton de bar. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • — Je suis sûr que tes talents d’origamiste vont l’impressionner, dit Gabe. Mais tu sais que tu t'es trompée de pays, pour l’origami ? — (Karma Brown, Des millions de larmes et de rires, traduit de l'anglais, Éditions Mosaïc, 2015, chap. 17)
    • Cet auteur s’est trompé. — Je puis me tromper.
    • Plus fin que moi s’y tromperait. — Ne vous y trompez pas.
    • À se tromper, à s’y tromper, Au point qu’on y peut être trompé.
    • Il lui ressemble à s’y tromper.
  2. Prendre une chose pour une autre semblable.
    • Il montèrent à sa chambre, où après l'avoir envisagée , ils lui dirent qu'ils s'étoient trompés, que ce n'étoit pas elle qu'ils demandoient, qu'elle n'avoit aucun des traits de celle qu'on leur avoit indiquée. — (Relation de la conversion et de la mort édifiante de deux filles, l'une complice d'assassinat, et exécutée à Paris le 12 janvier 1777, l'autre, coupable de vol, et exécutée à Pithivier, dans l'Orléanais, le 3 janvier 1767, Liége & Paris : chez Marchenoir, 1768, page 21)
    • Nous traversons la Thur. Voici Moosch, où notre guide se trompe de chemin pour la première fois et nous met sur la route du ballon de Guebwiller. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • À 18 heures 30, nous retournons à Zogge ; il fait obscur, déjà. Par deux fois, nous nous trompons de chemin et il nous faut retourner sur nos pas. — (Pierre Charlier, Carnet du soldat O. Barthélemy: 13e régiment de ligne, août-décembre 1914, Céfal, 2002, p.93)

Synonymes modifier

Faire une erreur

Dérivés modifier

  • Si je ne me trompe, Locution employée en forme de correctif, quand on n’est pas parfaitement certain d’un fait, ou quand on veut éviter le ton d’assurance et de présomption en donnant son avis.
  • Ne se tromper qu’à son avantage, qu’à son profit, (Sens figuré) (Ironique) Ne s’abuser que dans les choses où l’erreur peut tourner à son avantage.

Traductions modifier

Prononciation modifier

Anagrammes modifier

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Références modifier