Voir aussi : Sigisbée

Français modifier

Étymologie modifier

(1736) De l’italien cicisbeo (« galant », « dameret »).

Nom commun modifier

Singulier Pluriel
sigisbée sigisbées
\si.ʒis.be\

sigisbée \si.ʒis.be\ masculin

  1. Homme qui, dans l’Italie du XVIIIe siècle, accompagnait officiellement et au grand jour une dame mariée avec un autre homme.
    • Les Italiens, par ailleurs sévères et jaloux, sont ici l’exemple des maris débonnaires ; toutes les dames ont leurs sigisbées. C’est ainsi qu’on appelle l’ami du cœur du mari, qui se donne dans le public pour soupirant de la femme. — (Jean-Baptiste Boyer d’Argens, Lettres juives, tome II, 1736)
    • Ceux qui croient que le sigisbée est un amant sont dans une grande erreur : il est l’ami commode de la femme, quelquefois l’espion du mari, mais il ne couche point, et c’est sans doute, de tous les rôles, le plus plat à jouer en Italie. — (Donatien Alphonse François de Sade, Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice, partie 4, 1801)
    • Ils croient tous que c’est mon sigisbée et tu imagines le soin que j’ai de donner de fameux gants à ceux qui le croient. — (Jean Giono, Le Hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 259)
    • Je lui aurais ouvert le crâne pour lire ce qu’il contenait. Que voulait-elle de moi ? Aurais-je droit à de l’amour ? Étais-je devenu un protecteur à la mode du pays, l’illustre étranger que l’on présente à sa famille, un grand frère, un sigisbée français ? Se moquait-elle, voulait-elle m’utiliser ? — (Adrien Goetz, La Dormeuse de Naples, Éditions Le Passage, collection Points, 2004, page 32)
  2. Homme qui entoure une dame d’hommages et de soins attentifs et constants.
    • Il était d’ailleurs le sigisbée, ou plutôt le complaisant de madame la comtesse de Boufflers, très amie elle-même de d’Alembert ; et le chevalier de Lorenzy n’avait d’existence et ne pensait que par elle. — (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782-1789, Livre XI)
    • Nos Indiens étaient monogames ; mais les adolescentes préféraient parfois suivre les guerriers dans leurs aventures ; elles leur servaient d’écuyers, de pages et de maîtresses. Quant aux dames nobles, elles entretenaient des sigisbées qui, souvent, étaient aussi leurs amants sans que les maris daignassent manifester une jalousie qui leur eût fait perdre la face. — (Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, dans Œuvres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2008, page 169)

Notes modifier

Peu de noms masculins se terminent par -ée en français : androcée, apogée, athée (épicène), athénée, Borée/borée, caducée, camée, cicisbée, Colisée, conopée, coryphée, écomusée, Élysée/élysée (l’adjectif est épicène), Empyrée/empyrée, gynécée, hyménée, hypogée, lépidostée, lépisostée, Lycée/lycée, Macchabée/macchabée, mausolée, Musée/musée, nymphée, périgée, périnée, Pirée, pongée, propylée, Protée/protée, Prytanée/prytanée, pygmée (épicène), romanée, scarabée, sigisbée, spondée, trochée, trophée, vosne-romanée, zée.

Synonymes modifier

Quasi-synonymes modifier

Vocabulaire apparenté par le sens modifier

Apparentés étymologiques modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

  • sigisbée sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références modifier