Français modifier

Étymologie modifier

Dérivé de sillon avec la désinence -er.

Verbe modifier

sillonner \si.jɔ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Faire des sillons.
    • Il faut observer que, si l’on plante en côtes, il faut sillonner en travers, cela conserve la fraicheur & les terres ; au lieu de quoi si l’on sillonnoit de haut en bas, les pluies feroient des ravins : […]. — (L’agronome ou dictionnaire portatif du cultivateur, Rouen, 1787)
    • (Sens figuré)[…], ils supprimèrent les innombrables droits de douane qui sillonnaient le sol de la France et qui le déchiraient dans tous les sens; […]. — (Joseph Caillaux; Discours à la Chambre du 13 décembre 1904 in Ma doctrine, 1926)
  2. (Par extension) Marquer d'un sillon.
    • L’adolescent se tenait debout, son calot à la main. Il avait l'air songeur, préoccupé : une ride lui sillonnait douloureusement le front. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 121.)
  3. (Sens figuré) Laisser des traces de son passage.
    • Il y a tantôt soixante-sept ans que les ballons sillonnent l’espace, et cependant, à chaque ascension, une sorte de curiosité inquiète rassemble autour de l'aérostat une foule aussi nombreuse que si c’était la première fois que ce spectacle fût donné aux hommes. — (Julien Turgan, Les Ballons: histoire de la locomotion aérienne, 1851, préface, page II)
    • Aucune route frayée ne sillonnait le voisinage, et, pour atteindre notre heureuse retraite, il fallait repousser le feuillage de milliers d’arbres forestiers […]. — (Edgar Poe, Éléonora, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire)
    • Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928.)
    • Leurs vaisseaux sillonnent les mers.
  4. (Par extension) (Sens figuré) Parcourir en tous sens.
    • Ce fut pour moi le début d’une longue errance à travers Paris, à la recherche de celle qui m’obsédait de plus en plus. Je sillonnais la ville avec méthode, arrondissement par arrondissement, quartier par quartier, rue par rue, station de métro par station de métro. — (Amélie Nothomb, Cosmétique de l’ennemi, Éditions Albin Michel, Paris, 2001, page 62.)
    • « GAI COMME LE CANAL ». Cette expression d’effroi glacé n'est pas usurpée quand nous prend l’idée saugrenue de sillonner les parties les plus urbaines des canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis. — (« Les canaux aussi », par C.D.S., le 11 avril 2001, sur le site du Parisien libéré (www.leparisien.fr))
    • Au-dehors, les chiens sillonnent la pelouse en se disputant un vieux ballon de foot. — (Éric-Emmanuel Schmitt, L'Homme qui voyait à travers les visages, 2016, ch. 20)
    • Il me suffirait de suivre le vieux, le long de la rue Mitjaville, sillonner dans les escaliers, exiger qu'il prenne du cash à la tirette de la Banque Populaire, et le braquer sans violence. — (Justine Bo, Onanisme, Éditions Grasset, 2019)

Synonymes modifier

Parcourir en tous sens :

Dérivés modifier

Traductions modifier

Traductions à trier modifier

Prononciation modifier

Voir aussi modifier

Références modifier